Dans un entretien publié ce mardi 14 novembre par le Financial Times, le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot demande à EDF un “plan précis” pour assurer le développement des énergies renouvelables en France.
Le gouvernement veut savoir comment l’électricien – dont l’État est actionnaire à hauteur de 83,40% – va assurer le développement des énergies renouvelables et la réduction de la part du nucléaire dans le mix énergétique français. “Tout est sur la table, nous sommes en phase de discussion”, déclare Nicolas Hulot, qui selon le journal réfléchit notamment à l’architecture de l’entreprise mais ne remet pas nécessairement en cause sa direction actuelle.
“REFLÉTER CETTE NOUVELLE ÈRE ÉNERGÉTIQUE”
“EDF a deux priorités : gérer l’énergie nucléaire d’un côté et les renouvelables de l’autre. Comment EDF doit faire face aux défis du XXIe siècle ? Une réflexion est en cours”, a-t-il poursuivi. “Les choix stratégiques de l’entreprise doivent refléter cette nouvelle ère énergétique”, a ajouté le ministère, interrogé mardi par l’AFP.
Le gouvernement a récemment admis que la France ne pourrait vraisemblablement pas tenir son objectif de ramener la part du nucléaire dans la production d’électricité de près de 75% actuellement à 50% en 2025. L’horizon a été repoussé à une possible échéance de 2030 ou 2035.
“EDF peut se revitaliser grâce aux renouvelables… Son intérêt n’est pas de se cacher la tête dans le sable comme une autruche mais d’être comme une girafe et de regarder au loin”, a ajouté Nicolas Hulot dans le Financial Times. “Demain la norme ne doit plus être l’énergie nucléaire mais les énergies renouvelables. C’est un bouleversement complet de notre modèle”, a-t-il ajouté. EDF n’a pas souhaité faire de commentaire.
EDF a averti lundi que ses résultats seraient moins bons que prévu en 2018, citant l’érosion de la consommation d’électricité et la moindre disponibilité de certains réacteurs nucléaires.
Un tiers des 58 réacteurs exploités par EDF sont actuellement à l’arrêt même si la plupart doivent théoriquement redémarrer au cours du mois de novembre. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) doit autoriser chaque redémarrage, alors qu’ EDF vérifie en particulier des composants liés aux anomalies dans les dossiers de fabrication de l’usine Areva au Creusot (Saône-et-Loire) sur certains réacteurs.
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