Les espèces fauniques et floristiques ne sont pas les seules à être impactées par la présence de quantités considérables de sargasses. Les hommes vivants près des littoraux touchés par le phénomène subissent eux aussi divers inconvénients.
Danger des sargasses, lié à leur dégradation
Lorsqu’elles sont en mer, les sargasses sont inoffensives pour l’homme (2). Elles ne provoquent ni démangeaison, ni allergie et ne sont pas vénéneuses (3).
Toutefois, l’entassement de celles-ci, lors des échouages importants les privant d’oxygène, oblige une décomposition anaérobie (sans oxygène) produisant l’émission de gaz, principalement de sulfure d’hydrogène (H2S) (4). La sargasse répand alors une senteur d’œuf pourri (2).
Exposition au H2S
Le H2S est un gaz toxique dont le degré d’infection augmente avec la quantité et le temps d’inhalation (4). Le contact avec l’organisme ce fait principalement par les voies respiratoires. Pour les individus fragiles, la présence de H2S peut provoquer des problèmes respiratoires (1).
Pour ce qui est d’une exposition aiguë, les conséquences pour l’être humain ont été étudiées (4). Il s’agit d’irritations diverses (muqueuses oculaires et respiratoires), puis viennent les symptômes neurologiques, tels que les maux de tête, les vertiges et la nausée, et peuvent mener à des troubles cardiaques (1).
Toutefois, les conséquences d’une exposition chronique sont beaucoup moins connues. Quelques études non exhaustives ont permis d’évaluer les conséquences sur les habitants vivants près d’usines émettrices de H2S. Il s’agit de symptômes respiratoires et/ou neurologiques (1).
Quoi qu’il en soit, même si les données ne permettent pas d’établir un diagnostic précis sur l’exposition chronique au H2S, une hausse du nombre de consultations médicales a été rapportée lors d’arrivages massifs précédents des sargasses sur les côtes (1).
Gêne olfactive à ne pas sous-estimer
Les premières répercussions des émissions de H2S agissent sur le sens de l’odorat. L’odeur d’œuf pourri qui en résulte est vite décelée, même si le gaz est en légère concentration. Cette odeur nauséabonde s’introduit dans les habitations et devient de plus en plus répugnante au fil du temps (4).
Dégradation des biens et des conditions de vie
En plus des risques d’exposition, les habitants du littoral, où des échouages massifs ont lieu, sont victimes de l’altération de certains appareils électriques et électroniques. De plus, certains matériaux de construction, tels le carrelage et la peinture, peuvent subir un noircissement. Les bâtiments ainsi dégradés, voient leur valeur d’achat diminué, ce qui pour certains propriétaires peut être une cause de découragement et une baisse de la santé mentale (4).
Mariska Desmarquis
Références
1- Agence Nationale de sécurité sanitaire alimentation, environnement, travail (ANSES), 2017. Expositions aux émanations d’algues sargasses en décomposition au Antilles et en Guyane. [PDF en ligne] : https://www.anses.fr/fr/system/files/AIR2015SA0225Ra.pdf Page consultée le 27 mars 2018.
2- Caribbean Hotel & Tourism Association, 2016. Sargasse : Un guide pratique pour la Caraïbe Traduit de l’anglais par Françoise Miranne-Parole et Nady Vial-Cabrera, responsable de la Coopération Internationale. DEAL Guadeloupe. [PDF en ligne] : http://www.guadeloupe.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/CAST_VF_pdf.pdf Page consultée le 27 mars 2018.
3- DEAL Guadeloupe 2014, Note sargasses [PDF en ligne] : http://www.ifrecor.com/documents/2014-note-sargasses-fmazeas-deal-unite-biodiversite-marine-maj-5fev2015.pdf Page consultée le 27 mars 2018.
4- FLORENNE, T. et al., 2016. Le phénomène d’échouage des sargasses dans les Antilles et en Guyane. Gouvernement Français. [PDF en ligne] : http://cgedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/cgedd/010345-01_rapport.pdf Page consultée le 27 mars 2018.
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