Qu’est-ce que le phénomène du lahar et comment cela fonctionne-t-il, c’est les questions que nous avons posé à Guillaume LALUBIE, Docteur en géographie, spécialisé dans l’hydro-géomorphologie volcanique
Qu’est-ce qu’un lahar ?
Un lahar est un mélange d’eau et de matériel géologique composé d’argiles, de sables et de grosses roches. Ces deux composés forment un mélange homogène qui va se transformer en coulée de boue.
A quoi est dû ce phénomène ?
Au niveau de la rivière du Prêcheur, des matériaux volcaniques agglomérés sur la montagne, sont emportés à cause d’un éboulement très important de la falaise Samperre et ce sont ces matériaux qui tombent dans la rivière, se mélangent à l’eau et se mettent en mouvement pour créer une coulée de boue.
Quelles peuvent être les conséquences pour l’environnement ?
L’ensemble des êtres vivants de la rivière vont être détruits en étant broyé dans la boue. Pour les hommes, les conséquences possibles sont les risques de débordements en aval et donc à l’embouchure de la rivière au niveau du bourg du Prêcheur.
En fonction de la succession des lahars, l’écosystème va prendre plus ou moins de temps pour se renouveler.
Ce sont des phénomènes qu’on retrouve dans quels types de régions ?
Ce sont des phénomènes qu’on retrouve autour de tous les volcans du monde, il y a ces fameux lahars.
Est-ce que serait le signe d’une éventuelle éruption de la Montagne Pelée ?
Cela n’a absolument rien à voir, puisque là le moteur déclencheur des lahars dans la rivière du Prêcheur, est un effondrement de terrain de la falaise Samperre. Il n’y a pas de rapport avec l’activité volcanique. La falaise de Bellefontaine s’est effondrée, alors que ce n’est pas un volcan, c’est le cas à la Médaille ou encore au Piton du Carbet. Le seul rapport avec le volcanisme ce sont les matériaux puisque ce sont des matériaux qui ont été éjectés par le volcan durant les éruptions.
Ces matériaux sont-ils exploitables ?
Les lahars de la rivière du Prêcheur sont composés de sable de très bonne qualité et la boue est très peu argileuse. On peut extraire ce sable et le nettoyer pour qu’il soit exploitable assez facilement. En 2010, cela a fait chuter les cours du sable en Martinique, vu qu’il y avait des tonnes de sables, il suffisait de se servir.
Propos recueillis par Kaylan FAGOUR
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