Ces dernières années, L’espérance Patronage Saint-Louis a mis en place plusieurs projets et actions dans une démarche écoresponsable. La liste des actions de développement durable de l’établissement ne cesse de s’allonger. Rencontre avec Steve Dacy, responsable du pôle Insertion et Formation et en charge du projet développement durable.
En quoi consiste le projet de développement durable du Foyer de l’Espérance ?
C’est un projet global qui a commencé en 2012, par la question de l’énergie puisque nous avons installé une centrale photovoltaïque de 512 kwv. Après, dans la mise en place des chantiers d’insertion, nous avons poursuivie avec les questions d’économie d’énergie en mettant en place un système de récupération d’eau de pluie financé grâce à l’ODE et au Conseil Régional à l’époque. L’objectif était de récupérer 80% de l’eau de pluie issue des toitures, pour les acheminer dans des citernes qui stockent environ 150m3 d’eau. Cette eau-là est ensuite utilisée essentiellement par l’atelier chantier d’insertion travaux paysagers et production horticole. Ce sont des activités qui sont assez gourmandes en eau donc ce moyen permet de réduire nos factures d’eau et de préserver cette ressource. En plus du système de récupération d’eau de pluie, nous avons donc un système d’irrigation goutte à goutte qui permet de réguler assez précisément le débit d’eau pour arroser les plantes.
Qu’avez-vous mise en place au niveau de la gestion des déchets ?
Nous nous sommes inscrits très récemment avec le concours de la CACEM dans un programme de réduction de nos déchets. On en produit pas mal : plastique, métal, cartons, cartouches d’encres… L’idée c’est d’y aller étape par étape. Nous avons donc débuté par des choses très simples. Nous avons par exemple mise en place dans chaque service des zones de récupérations des bouteilles en plastique.
De plus, on a réalisé un partenariat avec l’association Bouchons d’amours. Il y a plusieurs bornes qui ont été installés pour permettre à tous de déposer des bouchons que nous remettons ensuite à l’association.
Au niveau de la cuisine, on a également commencée à trier les déchets tout ce qui est carton, plastique pour ensuite aller vers un projet de réduction des aliments avec une table de quantification des déchets alimentaires qui seront réintroduits dans du compost.
Les écoles sont-elles également impliquées ?
Oui, on a pris stratégiquement le pari de s’appuyer beaucoup sur les enfants. Il y a une démarche de label Eco Ecole qui est en cours pour l’école primaire et le collège. Ce projet est porté par les deux chefs d’établissements.
Les enfants sont les générations de demain, c’est eux qui vont prendre en charge la Martinique. De plus, ce sont de très bon vecteurs de communication auprès de leurs parents et des adultes en générales.
Différentes actions ont déjà été réalisés. Ils ont par exemple un jardin pédagogique qu’ils entretiennent eux-mêmes avec l’aide des encadrants techniques. Ils ont appris à faire du compostage, du bouturage, de la multiplication de végétaux. Ils plantent des choses simples pour mieux comprendre l’intérêt du développement durable dans leur quotidien. Ils peuvent partir chez eux avec leur production ou celle-ci est vendue à la journée portes ouvertes pour financer des projets pédagogiques.
Nous sommes aussi aiguillé par l’encyclique “Laudato Si” du Pape François sur la sauvegarde de la maison commune, puisque nous sommes un établissement privé catholique. On s’appuie sur cette encyclique pour développer le développement humain et spirituelle qui rentre dans la prise en compte de l’humain dans son environnement.
Votre Journée Portes Ouvertes s’inscrit-elle aussi dans cette dynamique ?
Elle véhicule déjà un certain nombre de valeurs en termes de solidarité de partage. Cependant, on souhaite donner une place de plus en plus importante au développement durable dans la journée porte ouverte, avec des stands et des actions bien identifiées.
Quels sont vos projets pour cette année ?
Nous voulons continuer de travailler sur le tri de nos déchets, l’idée s’est de se rapprocher des éco-organismes pour vraiment formaliser une démarche avec eux et trouver des financements pour pouvoir soutenir les initiatives que nous portons.
Nous voulons également réduire de façon drastique la diffusion de notre newsletter au format papier. Elle était envoyée tous les deux mois et imprimés à 4 000 exemplaires. Depuis le début de l’année, nous n’utilisons plus de papier glacé, mais du papier recyclé et à partir de la prochaine newsletter, les donateurs qui souhaiteraient ne plus recevoir de format papier, pourrons choisir de recevoir uniquement au format numérique.
Vous agissez à tous les niveaux, cela représente un enjeu fort pour vous?
Effectivement, c’est un vrai enjeu pour nous à l’avenir, car on souhaite vraiment s’intégrer dans une vraie dynamique de développement durable. Notamment en développant une identité propre et singulière à ce niveau. Nous avons lancé un logo aussi qui sera apposé sur nos signatures d’email, puis sur d’autres supports pour montrer notre engagement pour une écologie intégrale. Cependant, le plus important c’est qu’au coeur de nos actions ces valeurs soient présentes.
Il y a au sein de notre structure une commission développement durable avec des personnes de chaque établissement, service et de la direction pour oeuvrer dans cette démarche-là. Nous travaillons de façon transversale.
De plus, on a la chance d’être sur un site au coeur de fort de France, assez fabuleux avec 5 hectares de végétation. Nous devons le préserver.
Bravo Steve! A quand des visites guidées du “Jardin de Balata” de L’espérance ? Ce site, avec toutes ses dimensions de développement durable concrètement mises en oeuvre, peut-être réellement inspirant pour les futurs étudiants de l’école Thomas More de Sciences Politiques et Ecologie Humaine http://www.icea-edu.fr ! Bonne continuation !