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Montée des eaux et planification écologique

A l’heure où l’on nous annonce la nomination d’un premier ministre qui serait en charge de la planification écologique pour la France,  le gouvernement, dans le cadre de la loi Climat et Résilience, a publié la liste des 126 communes françaises qui auront l’obligation de s’adapter à l’érosion du littoral d’urgence. 

Les rapports du GIEC successifs ont clairement établis le risque de la montée des eaux et de ses impacts sur les populations côtières. Désormais, les maires auront en charge de réaliser les cartes de risque de recul du littoral avec des prévisions à 30 ans et à 100 ans, qui serviront de planification aux nouvelles règles d’aménagement du territoire. 126 communes sur le territoire sont menacées, parmi les plus touristiques du pays. En hexagone, de Saint Jean de Luz à la Tranche sur mer, cela concerne 31 communes de la Nouvelle Aquitaine; de Saint Nazaire à Saint Brieuc, 41 communes de Bretagne et 16 en Normandie, sans oublier le Sud, avec Collioures, Cassis…

Les territoires d’outremer ne sont pas épargnés

Pour la Martinique, ce sont toutes les communes du Nord Atlantique et du Nord-Caraïbe qui doivent se préparer à un changement du trait de côte avec ce que cela implique en termes de règles d’urbanisme et de financements. La Guyane n’est pas épargnée puisque Cayenne est directement menacée. Quant à la Guadeloupe, Grande Terre et principalement la commune de Saint François sont les plus exposées.

En réalité, pour certaines ONG, le risque est bien plus élevé et concernerait une partie du territoire bien plus étendue. Pour France Nature Environnement, il s’agirait de 864 communes concernées par le risque de submersion marine, et 1,5 millions de personnes vivent le long de ces zones devenues inondables à courts termes, comme on le voit déjà.

Tout cela pose la question désormais de la valeur des biens côtiers, et surtout, des mesures à mettre en œuvre pour la relocalisation des populations.

Une tâche certainement colossale qui a été jusque là fort peu évaluée. 

 France Stratégie, le Commissariat général à la stratégie et à la prospective, est un organisme de réflexion, d’expertise et de concertation, chargé d’orchestrer et de planifier l’action publique dans le contexte du changement climatique. Il propose dans son dernier rapport “une stratégie nationale des soutenabilités” qui doit permettre de “concilier les enjeux environnementaux,  sociaux et démocratiques”, dans la lutte contre le changement climatique.

“Savoir c’est pouvoir”

Dans cette urgence, une vingtaine de personnalité ont appelé dans une tribune, parue le 8 mai dernier dans le Journal du Dimanche, les membres du gouvernement à se former à la question climatique: “Nous attendons de vous que vous participiez à une formation exigeante, en 20 heures, en présence, sans délégation et en suivant la méthodologie des institutions compétentes abordant la question climatique sous tous ses angles, ne se limitant pas aux enjeux énergétiques. La formation est l’essence de la transformation. Savoir, c’est pouvoir”

Nathalie Laulé

 

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