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Le dernier rapport du GIEC, peut-il faire bouger le monde ?

A l’heure où la dépendance européenne aux énergies fossiles est mise en évidence par la guerre en Ukraine, le GIEC, Groupe Intergouvernemental d’Experts sur le Climat, rend le dernier volet de son évaluation qui sonne comme un coup de semonce pour les gouvernants. Il prône une accélération des politiques climatiques d’ici 2025 et surtout la réduction par deux de nos gaz à effet de serre d’ici 2030 !

Dernier cri d’alerte des scientifiques qui démontrent une fois de plus que l’activité humaine est à l’origine du changement climatique et qu’il faut impérativement agir pour contenir le réchauffement à 1,5°C et éviter un scénario apocalyptique.

Alors que plusieurs états dont la France ont été condamnés pour « inaction climatique », et que le greenwashing bat son plein dans les communications des entreprises les plus émetteuses de CO2, ce dernier rapport fournit des solutions aux décideurs.  « Le résumé à l’intention des décideurs (SPM) fournit un résumé de haut niveau de la compréhension de l’état actuel du climat, y compris la façon dont il évolue et le rôle de l’influence humaine, et l’état des connaissances sur les futurs climatiques possibles, les informations climatiques pertinentes pour régions et secteurs, et limiter les changements climatiques induits par l’homme. » (In rapport 6 du GIEC)

Selon Arnaud Gauffier, responsable des programmes du WWF France :
« Le rapport du GIEC illustre une nouvelle fois de plus l’ampleur et la rapidité des changements observés qui dépassent même parfois les prévisions précédentes du GIEC. L’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C nécessiterait des efforts colossaux et urgents de modification des politiques publiques et de nos modes de vie. Pour aligner les émissions de la France avec un objectif 1,5°C, il faudrait par exemple, abandonner les moteurs thermiques des voitures individuelles au plus vite, renoncer aux liaisons aériennes internes, limiter drastiquement les vols internationaux, diviser par près de 3 notre consommation de viande individuelle, contenir nos achats de vêtements neufs à 1kg par an et par personne ou encore engager des plans massifs de rénovation thermique. La loi climat adoptée récemment démontre hélas que la France est encore loin du compte sur ces sujets. Les annonces des mesures que l’Etat fera au Congrès mondial de la nature de l’UICN ainsi qu’à la COP 26 seront déterminantes pour savoir si l’Etat a enfin saisi l’urgence de la situation. »

On le sait depuis longtemps, sans une politique climatique rigoureuse et l’engagement de tous, surtout celui des décideurs politiques, l’humanité s’expose et expose la nature à des bouleversements terribles et irréversibles. La jeunesse dans la rue, les marches pour le climat, l’Affaire du siècle et toutes les ONG qui s’activent pour éveiller les consciences, si elles ont le mérite d’engager les citoyens à d’autres comportements énergétiques, ne suffiront pas à modifier durablement le modèle d’économie ultra libérale, qui a conduit l’humanité au bord de ce gouffre-là.

Nathalie Laulé

Pour en savoir plus, lire le rapport et connaître les données que nos décideurs ont entre les mains voici le rapport complet :  https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg1/

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