Samedi le 7 avril dernier, au quartier Duhaumont de la commune du Marigot, a eu lieu l’inauguration de la première plateforme Essainia pour le traitement et le recyclage des déchets d’assainissement non-collectif dans le grand Nord Martinique.
Le projet
Inédite en Martinique et dans tous les territoires français, cette infrastructure innovante de traitement et d’assainissement permettra de traiter et recycler les matières de vidanges de l’assainissement domestique non collectif de la Zone Nord de l’île.
Conçue pour recevoir les vidangeurs d’entreprises référencées, cette plateforme, en plus de traiter les déchets d’assainissement non-collectif, valorisera les boues en compost et l’eau excédentaire en eau industrielle.
Répondre aux enjeux martiniquais
Depuis plus de 20 ans, Monsieur Jean-Marc Ampigny, promoteur cette première plateforme Essainia, travaille pour mettre en place ce projet. Portant son regard sur les problématiques environnementales, il a identifié des solutions afin de s’inscrire dans les orientations des projets publics planifiés.
Le taux de la population martiniquaise qui n’est pas raccordée au traitement collectif des eaux usées est d’environ 60 %, ce qui équivaut approximativement à 78 000 fosses septiques. La Martinique doit répondre à une gestion de 100 000 m3 de boues par an. Jusqu’à présent, un seul dispositif de traitement était en place sur l’île, à la Trompeuse sur le territoire de la CACEM.
Essainia en chiffres
Cette nouvelle plateforme Essainia a la possibilité de traiter jusqu’à 80 m3 par jour. Après un essai pilote de trois mois pour valider le fonctionnement, les résultats de contrôle sont très satisfaisants et se situent entre 70 % et 100 % de taux de réussite.
Le projet de 2,6 millions d’euros a été mis en place grâce aux financements des fonds publics à 58 % et à 42 % d’apport financier des promoteurs.
Deux agents responsables de site ont été formés et pourront accueillir les professionnels de vidange six jours sur sept, soit du lundi au samedi.
Deux autres plateformes Essainia devraient être mises en place dans les années à venir afin de répondre au besoin d’assainissement de la population. Un dans le centre de l’île hors zone CACEM et un dans le sud de l’île.
Avantages économiques et environnementaux
La proximité qu’offre cette nouvelle plateforme dans le Nord Martinique facilitera les interventions de vidange et l’accessibilité des professionnels vidangeurs. La diminution du temps de transport engendre une utilisation moindre des pneus, du carburant et des coûts matériels reliés au transport, en plus de diminuer le taux des émissions carbones émit par les camions.
La plateforme en elle-même valorise les boues en compost et les eaux en eau industrielle et permet un suivi de leur qualité par l’outil de traçabilité qui a été mis en place. La qualité des cours d’eau et plans d’eau sera améliorée.
Présence de nombreux officiels
Pour l’inauguration de ce projet innovant, de nombreuses personnalités sont venues saluer le travail accompli pour mettre en place cet équipement majeur et modèle en matière économique et environnementale. Parrainé par Monsieur Claude Lise, Président de l’assemblé territorial de la CTM et de l’ODE, celui-ci souligne le courage politique et l’importance des retombées économiques de ce projet. Étaient aussi présents à l’inauguration, Franck Robine préfet de Martinique, Louis Boutrin représentant de l’exécutif de la CTM, Joseph Pérastre Maire de la ville du Marigot ainsi que les principaux acteurs de l’eau de l’île.
Visite du site et explication du fonctionnement.
Les boues récoltées et acheminées au site seront déversées dans deux lignes de prétraitement. C’est à cette étape que s’effectue un contrôle de qualité de la matière, afin de s’assurer que celle-ci ne contient pas d’hydrocarbure ou de graisse. Si la matière est conforme, elle est acheminée vers la cuve d’homogénéisation.
À ce stade, la boue est mélangée avec un polymère pour l’épaissir puis envoyée dans les bennes filtrantes qui permettront de séparer les boues et les eaux excédentaires.
Les boues sont ensuite acheminées dans des unités de séparation et filtration pour augmenter leur taux de sécheresse, et les eaux sont stockées et envoyées dans des cuves où elles seront traitées avant d’être désinfectées.
En gravitaire, l’eau ira au local technique et sera prélevée tous les 1000 L pour analyse. L’eau n’est pas consommable mais pourra être utilisée comme eau industrielle pour le remplissage et le lavage des camions. L’eau excédentaire non utilisée pourra être rejetée dans la nature sans danger pour l’environnement.
Les boues seront acheminées vers le CVO (Centre de valorisation organique) afin de les transformer en compost.
[youtube https://www.youtube.com/watch?v=GM7k6JDh7nQ?rel=0]
Mariska Desmarquis
Téléphone : 05 96 58 50 69
Laissez un commentaire