«IL» pour île et «ÉCO» pour écologique. Des milliers de prospectus distribués chaque années sur l’île de la Martinique représentent des tonnes de déchets papier. Alan Abatuci, co-fondateur de l’entreprise ILÉCO, nous parle de son parcours, sa source d’inspiration, des résultats actuels et des opportunités futures. Interview…
ILÉCO c’est quoi ?
C’est une application mobile sur smartphone et tablette, téléchargeable gratuitement sur android et Apple, qui permet de consulter les prospectus et les promotions des magasins martiniquais en format numérique.
Pourquoi une application mobile ?
J’ai fait ma scolarité majoritairement en Martinique en management et commerce. Ensuite avec ma copine on avait envie de découvrir le monde. On est donc parti à l’étranger, plus précisément à Trois-Rivières, au Québec, où j’ai poursuivi mes études en administration des affaires. Suite à cela j’ai travaillé dans la téléphonie mobile. Tout ce qui touche aux nouvelles technologies suscite un intérêt chez moi. J’ai vu qu’au Canada, peu importe la tranche d’âge, chacun possède un cellulaire et une connexion internet à la maison. Lorsque je suis revenu en Martinique avec un regard extérieur, j’ai compris qu’il y avait des opportunités de développement.
Comment t’es venue l’idée de créer cette start-up ?
Le projet de la start-up a commencé à germer dans mon esprit lorsque j’étais étudiant au Québec. Avec ma copine on cherchait toujours la moindre petite aubaine pour pouvoir économiser des sous et une amie de sa classe lui a dit qu’il y avait des sites internets qui permettaient de voir les prospectus avec les promotions et les coupons de réduction. Lorsque j’ai vu que ce système était très démocratisé au Québec, j’ai fait des recherches et j’ai vu qu’en France c’était aussi très avancé, mais en Martinique et dans le reste des Antilles françaises c’est quelque chose qui n’existait pas du tout. On était toujours dans les méthodes d’il y a 20 ans, de distribution massive, sans nécessairement toucher au marketing mobile et au nouvelles technologies. Quand je suis revenu ici en 2015, c’était pour fonder cette start-up là. Je me suis investit à temps plein sur ce projet et au début ça n’a pas toujours été facile. Parce que qui dit changement dit résistance.
Les chefs d’entreprises ont-ils bien reçu le projet ?
En 2015, j’étais le premier dans les Antilles françaises à proposer cette solution sur mobile. J’ai trouvé ça difficile d’approcher les gens avec quelque chose de différent qu’ils ne connaissent pas ; proposer un produit qui n’a jamais existé, où tu seras le premier à tester le marché. Les gens ce demandaient c’était quoi, comment ça fonctionnait et est-ce que ça allait fonctionner. Dans les débuts il y a un directeur qui me disait que : «La population est vieillissante en Martinique. Personne ne va lire nos prospectus sur le mobile. Tout le monde est attaché au bon vieux papier». À ces gens je leur réponds que leurs clients ont une grande capacité d’adaptation. Lorsque j’ai commencé il n’y avait pas beaucoup d’offres à mettre sur l’application avec tout juste deux entreprises. Au fur et à mesure, certaines entreprises nous on contactées d’elles-mêmes pour prendre part à cette nouvelle technologie. Plusieurs entreprises on compris qu’il y avait un virage numérique à faire.
… et la population martiniquaise ?
Dès le premier mois il y avait déjà plus de 600 personnes inscrites sur l’application. Après deux ans il y a une communauté de plus de 20 000 personnes qui représente à peu près 2 millions de pages lues sur l’application.
J’imagine des améliorations ont été apportées depuis 2015 ?
L’application a beaucoup évoluée en deux ans. Au début le budget était très restreint et la première version avait un design très minimaliste. Avec le temps sont venues les nouvelles fonctionnalités et un investissement a été fait en marketing.
Quelle est votre vision d’ILÉCO pour le futur ?
Après deux ans, ILÉCO est toujours la seule entreprise à proposer une application mobile qui dématérialise les prospectus avec des fonctionnalités aussi poussées. Le projet a commencé en Martinique parce que je suis martiniquais, mais il ne faut pas oublier que les entreprises d’ici, sont des groupes aussi présents en Guadeloupe et en Guyane. Le gros du travail est déjà fait ; la plate forme est là et la prise de contact est faite. L’idée c’est de déployer ILÉCO sur un plus grand territoire.
Mariska Desmarquis
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