ECO-EMBALLAGES est une entreprise privée agréée par l’Etat, dont la mission s’inscrit en faveur de l’intérêt général, au bénéfice des consommateurs. Elle accompagne au niveau national et aussi local, les collectivités territoriales, l’Espace Sud, la CACEM, Cap Nord dans la mise en place des projets, dans l’optimisation des dispositifs et aussi dans le financement, puisqu’elle aide à hauteur de plus de 2.000.000 d’euros ces collectivités dans la mise en place de ces dispositifs sur le territoire de la Martinique. Rencontre avec Pascal Heneaux, représentant cette entreprise, venu soutenir les appels à projets lauréats et notamment l’Espace Sud pour les efforts réalisés et pour son dynamisme.
Je suis confiant pour les années à venir
Eco-Emballages existe depuis quand ?
Depuis plus de 20 ans, nous assurons le pilotage du dispositif national (et donc des Territoires d’Outre-Mer) de tri et de recyclage des emballages ménagers. Notre objectif est de garantir l’efficacité environnementale et sociale de ce dispositif au coût le plus juste en : incitant toujours plus de personnes à trier, en accompagnant la collecte et en aidant les collectivités locales à une meilleure efficacité de la collecte sélective, en encadrant le recyclage et en promotionnant l’éco-conception des emballages.
Vous êtes un acteur au niveau national mais vous étiez présent en Martinique il y a à peine trois mois pour d’importantes mission avec l’Espace Sud, Cap Nord… : Une volonté de n’oublier aucun Territoire même les plus éloignés ?
On est très vigilant sur ce qui se passe sur les territoires des départements d’outre-mer et plus particulièrement sur celui de la Martinique, c’est vrai qu’on avait un déficit structurel – la collectivité n’est pas si vieille que cela sur le territoire – on s’est rendu compte qu’il fallait consacrer plus de moyens, humains et financiers, pour faire évoluer le dispositif et faire surtout évoluer les performances de recyclage. Cela commence à porter ses fruits lorsqu’on compare les résultats 2015 par rapport à 2014 : +28% de tri supplémentaire, alors que sur l’échelle du territoire national c’est 1% d’évolution.
C’est bien mais il y a encore des marges de progrès, beaucoup trop d’emballages se retrouvent toujours à l’usine d’incinération ou dans les décharges. On a encore sans cesse un travail de sensibilisation, d’information, de ré-explication à faire, pour qu’au final lorsque l’on a un déchet à jeter on ne se pose pas la question, il faut trier et donc recycler. A nous de faire en sorte que les dispositifs soient au plus près des usagers, qu’on leur passe la bonne information au bon moment et de les convaincre de l’intérêt du geste. L’intérêt est social puisque ça crée de l’emploi notamment de l’emploi local sur le territoire. Deux entreprises recyclent les bouteilles en verre et pour partie les bouteilles plastique ; outre le côté social de trier ça permet d’économiser des matières premières et c’est aussi une dimension environnementale. L’intérêt est d’instaurer un dispositif d’économie circulaire sur le territoire de la Martinique est notre travail au quotidien avec les collectivités locales.
Pourrait t’on dire que Eco-Emballages est un accélérateur du développement durable en matière de tri et recyclage grâce aux conseils et aides financières qu’elle attribue aux Collectivités locales afin de lancer des initiatives et que le message arrive jusqu’au consommateur et donc trier plus ?
Nous sommes à la rencontre de différents publics : un public d’industriels qui a cette obligation de pourvoir au recyclage de ses emballages ; des collectivités qui ont la responsabilité légale et la compétence pour le faire ; et l’usager qui des fois, même si cela fait plus de 10 ans que c’est en place sur le territoire, se pose encore des questions. Nous sommes l’interface de l’ensemble de ces acteurs, sans oublier un des derniers qui est quand même primordial dans ce dispositif : les entreprises de recyclage, pour faire en sorte qu’on garantisse que chaque geste, chaque kilo, chaque emballage qui sera mis dans un dispositif de collecte sélective et de tri, soient réellement recyclés. Que ce ne soit pas juste un alibi, mais une réalité économique et environnementale.
Quel est votre regard sur la Martinique dans ce domaine ? Il y a t’il des différences entre le centre, le nord et le sud ?
Aujourd’hui quand on regarde le résultat sur le territoire, il y a une petite différence entre le nord, le sud et le centre. En moyenne il est recyclé 16 kg par habitant et par an d’emballages sur la Martinique. De l’autre côté de l’Atlantique c’est 46,5 kg par habitant et par an en moyenne. On voit bien qu’il y a encore une marge de manœuvre.
A l’inverse nous sommes passé localement de 8 à 16 kg en moins de 5 ans. Une réelle dynamique est en train de s’installer. Ce n’est pas en soi suffisant. Au sud c’est autour de 17 kg, au nord c’est autour de 12 kg. On a encore du travail à faire en mettant en œuvre de nouveaux équipements, avec l’ensemble des collectivités, les acteurs privés et publics qui souhaitent s’engager dans l’optimisation de ces dispositifs en termes d’information. N’oublions pas le travail des différentes associations, notamment celui de sensibilisation mené en avril et au long de l’année par 3ED et le Village Valora. Tout cela est aussi essentiel à la diffusion de l’information, à la connaissance des dispositifs et à faire en sorte que le Martiniquais, les gens qui habitent en Martinique, se rendent compte que ce n’est pas une lubie, mais une réalité, que ce n’est pas simplement un élu qui s’est réveillé un matin en se disant qu’il allait mettre en place une collecte sélective. Ça fait partie bien sûr d’un aspect réglementaire, mais ça fait partie aussi d’une réalité économique sur un territoire et qu’on voit bien qu’on commence à récolter les fruits de l’engagement des uns et des autres.
Je suis confiant pour les années à venir, si on continue dans cette dynamique là on va gagner le pari de rattraper la performance qu’on peut constater par ailleurs, mais surtout aujourd’hui en Martinique d’être à la deuxième place des départements d’outre-mer en termes d’efficacité de la collecte sélective. N’oublions pas que la première est détenue aujourd’hui par la Réunion avec plus de 22 kg par habitant et par an, on n’en est pas loin, à 6 kg. Pourquoi se contenter de cette deuxième place ? Rappelons que 6 kg ça peut paraître énorme mais une bouteille de champagne pèse autour de 890 g. Quand je ne trie pas cette bouteille, je perds presqu’un kilo d’efficacité par habitant.
Au détour d’Internet j’ai découvert une de vos applications, la vendez-vous ?
Elle est à disposition gratuitement pour l’ensemble des usagers qu’ils soient sous androïd ou iOS ils peuvent télécharger cette application « Guide de Tri », une application d’Eco-Emballages. Prochainement ça permettra au usager, parce qu’il sera géolocalisé, de connaître l’emplacement du conteneur de tri le plus proche, d lui rappeler aussi ce qu’on doit y mettre. Rappelons que dans le conteneur jaune il faut mettre met tout ce qui est bouteilles, flacons et bidons en plastique – pas les pots de yaourt – et tous les emballages métalliques (boîtes de conserve, cannettes) qu’ils soient en acier ou en aluminium et aussi l’ensemble du carton. Dans le conteneur vert, destiné au verre on y mettra tout ce qui est verre y compris les bocaux, petits pots bébé, etc., ça permettra d’éviter de les retrouver dans les décharges ; ce verre reviendra pour construire de nouveaux mobiliers en béton ou des dalles celle présentes ici à l’Espace Sud.
Un dernier mot ?
Vous avez un beau pays, préservons-le !
Trions, recyclons, respectons ces gestes simples.
Propos recueillis par Philippe pied
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