Juliette Lambert, jeune femme engagée et initiatrice du collectif «Lokal Life» nous parle de sa vision des choses, de la formation du collectif et des nombreuses actions qui ont été posées sur le territoire depuis un peu plus de deux mois.
Parlez-nous un peu de vous
J’ai vécu en à Wallis dans le Pacifique quand j’étais petite et après en Martinique. Ensuite je suis partie en France faire mes études pour devenir orthophoniste et suis revenue en Martinique en Janvier 2017. En métropole, j’ai modifié mes habitudes de consommation. J’essayais de réduire mes déchets au quotidien et j’y arrivais. Arrivé ici j’ai vraiment été confrontée à un autre monde avec les hypermarchés et peu d’alternatives locales facilement accessibles. J’ai donc fait des recherches internet sur ce qui existe en Martinique et je me suis dit qu’il y a plein de gens qui ont envie de consommer de la même façon que moi, et que peut-être on pourrait tous se rassembler pour trouver des solutions ensemble.
Comment le projet à commencé ?
Le 28 septembre dernier j’ai organisé une rencontre chez moi à partir d’un événement Facebook «Création du collectif Lokal Life». Sept personnes, pour la plupart déjà engagées dans des structures associatives, sont venues à la rencontre. Le constat de cette première rencontre était de dire que les consommateurs ont envie de consommer mieux, mais on voyait qu’il y avait peu de consommateurs dans la même démarche que nous. De là j’ai animé le groupe via la page Facebook. Le but était aussi de diffuser l’information des initiatives et événements qui avaient lieu en Martinique. Ensuite je me suis déplacée dans le lieu respectif des membres du collectif (association ou entreprise) et j’ai tissé des réseaux.
Pourquoi un collectif plutôt qu’une association ?
J’ai décidé de créer un collectif parce que je ne voulais pas qu’il y ait un rapport hiérarchique entre les membres du groupe et que chacun prenne conscience de sa responsabilité individuelle. Ce qui m’intéresse c’est l’idée de la transmission, mais où ce n’est pas moi qui porte tout. La base c’est l’échange.
Quels sont les objectifs de «Lokal life»
Ce qui me tient à cœur, c’est le passage à l’action. L’objectif premier serait de se rassembler, passer à l’action par la prise de conscience individuelle et accompagner ça de manière humaine.
Quelles sont les actions qui ont été posées depuis la première rencontre ?
La première rencontre a eu lieu fin septembre et la deuxième le 4 novembre. Cette deuxième rencontre s’est déroulée sous forme de «Koudmen» (coup de main) au jardin partagé de Trenelle-Citron et a rassemblé plus de monde que la précédente. Exactement 16 personnes. J’étais très contente parce que qu’il y avait des gens que je ne connaissais pas et qui n’étaient pas dans les réseaux associatifs. Le but était de faire découvrir au gens le jardin et d’apporter une contribution.
Il y a eu l’animation d’un atelier de fabrication de déodorant et des ateliers participatifs pour faire de l’huile de coco et du savon. La semaine prochaine on va faire de l’huile d’avocat et du savon de cendre.
On a aussi participé à l’opération pays propre dans le cadre de la semaine européenne de réduction des déchets. L’équipe était très motivée.
J’ai aussi animé un atelier zéro déchet avec un groupe de sept personnes que je connais plus ou moins, mais qui voulait réduire leurs déchets. Le but était de trouver des solutions concrètes pour chacun et établir une liste des actions qu’ils devront faire pour atteindre leurs objectifs. On doit se voir dans trois mois pour faire le point. Aujourd’hui c’est moi qui les accompagne, mais dans un an ou deux c’est eux qui devront faire ce travail d’accompagnement pour les autres. C’est le pouvoir de la multiplication !
Entre temps, nous travaillons à établir une carte interactive avec toutes les adresses des producteurs de fruits et légumes qui offre le service de panier, incluant le lieu et les dates des livraisons.
Donc il y a une bonne réception ?
Oui je sens que les gens veulent embarquer, mais que souvent il y a des résistances conscientes ou inconscientes. En organisant des événements, c’est plus facile pour les gens de s’engager sans avoir peur puisqu’ils se sentent moins seuls. Je suis très contente parce que je sens qu’il y a un terreau. Il y a plein de jeunes de ma génération qui ont envie que les choses avancent !
Et ton sentiment face aux résultats ?
J’ai créé le collectif pour moi, pour consommer mieux, donc déjà je suis contente parce que j’apprends plein de choses et découvre des filières que je ne connaissais pas. Je rencontre des gens qui sont dans le domaine et qui font la même chose. Ça m’apporte aussi au niveau social. À la base, je n’avais pas d’attente donc ce n’est que du positif ! Pour moi, les vrais résultats ce sera quand il y aura quelqu’un qui va me dire: « J’ai envie de faire un atelier avec «Lokal Life» et qu’il mène son projet jusqu’au bout par sa propre initiative. À ce moment, je saurai qu’une prise de conscience réelle de l’individu à été faite.
Propos recueillis par Mariska Desmarquis
Facebook : https://www.facebook.com/groups/1209626239141792/
Site internet : www.lokalife972.wordpress.com
[…] Échanger, agir et consommer mieux […]