Sensibiliser et lutter contre la problématique du gaspillage alimentaire lors d’événements dans une ambiance festive et conviviale. Voilà le mandat de Disco Soupe. Martinique2030.com a voulu savoir plus en détails de quoi il s’agit. Discussion avec Agathe, membre et porte parole pour l’occasion de tous les joyeux lurons de l’association Disco Soupe Martinique.
D’où vient l’idée d’une Disco Soupe ?
À la base, Disco Soupe est une association qui a été créée en France, à Paris, en 2012. Par la suite, des antennes se sont créées à Marseille, à Nantes, etc., et ça a pris beaucoup d’ampleur. Aujourd’hui, c’est une association internationale qui œuvre partout dans le monde. Il y a eu énormément de Disco Soupe dans plein d’endroits, avec des pays qui se démarquent, comme la Chine et le Kenya.
Et en Martinique ?
En Martinique ça s’est importé parce qu’on a été plusieurs à vouloir le mettre en place. La première Disco Soupe était en novembre 2014 dans le cadre de la SERD (Semaine Européenne de Réduction des Déchets). On a eu beaucoup de gens de différents horizons. C’était très chouette !
Quels sont vos objectifs ?
Le but c’est de créer des événements sur la place publique, où on invite tout le monde à venir éplucher des fruits et légumes invendus, puisque moins attirants esthétiquement parlant. On récupère, on lave, on épluche, on transforme et bien sûr on mange. Le but c’est de montrer que ce n’est parce qu’une banane est un peu tachée qu’elle n’est plus bonne. Tout se transforme. Il y a les «Disco-mmandements» qui résument très bien nos valeurs et nos objectifs.
On peut dire que vous faites de la sensibilisation par l’exemple…
Bien sûr il y a un travail important de sensibilisation lors de nos événements. Dans un premier temps par l’exemple concret, c’est à dire par la récupération de produits alimentaires, mais nous sensibilisons aussi en faisant parler les chiffres clés. Le plus intéressant c’est qu’aujourd’hui, un tiers de la production alimentaire mondiale est jetée et que théoriquement, celle-ci pourrait nourrir tout le monde, si on changeait de système d’alimentation et de consommation. Il faut dire que le gaspillage alimentaire c’est quelque chose qui touche tout le monde peu importe le milieu social, le genre et la culture. Certaines personnes n’aiment pas trop manger leurs restes de la veille, mais il faut se poser la question de l’énergie, du travail des hommes et des ressources qui ont été nécessaires pour produire cette nourriture.
Quelle est la réaction des gens lors de vos événements ?
Souvent les gens connaissent les astuces. C’est juste que des fois, il faut quelques petites piqûres de rappel. Il y a le facteur culturel qui est difficile à contrer. Par exemple, ici en Martinique, pour beaucoup de gens, ce qui tombe des arbres n’est plus consommable alors qu’un bon nettoyage suffit souvent.
Y a t-il beaucoup de participants ?
Les gens viennent à nos événements. Comme tout événement de sensibilisation, au début il n’y a que les gens qui sont déjà sensibilisés à la cause. Nous on veut toujours se greffer dans différents événements qui existent déjà, de manière à glaner un public différent chaque fois. Généralement c’est une association qui est déjà en place sur un territoire donné et nous on se greffe pour bénéficier de sa renommée. Les associations avec qui on établit des partenariats sont habituellement des gens qui sont dans la même dynamique que nous.
Où vous procurez vous ces fruits et légumes ?
On récupère principalement dans les fins de marché. Évidemment on fait en fonction de l’endroit où on va ; on ne va pas récupérer à Fort-de-France si l’événement est à Rivière-Pilote. On essaie de rester cohérent en termes de développement durable et de déplacement. On va aussi chez les particuliers. Par exemple, si des gens ont un arbre fruitier qui croule sous le poids des fruits, si nous avons l’autorisation, on passe à leur domicile pour en récupérer. On a essayé avec les marchés des grandes surfaces, mais ça n’a pas abouti pour différentes raisons.
Qu’est ce que vous cuisinez ?
On fait en fonction des saisons et de la disponibilité du matériel. On fait des soupes, des salades, des smoothies, des jus, etc. On est très ouverts et l’idée c’est que chacun arrive avec ses recettes. On a la chance d’avoir des «discopains» hyper-forts en cuisine.
Combien de membres y a t-il dans la Disco Soupe Martinique ?
Officiellement, nous sommes 8 et tous bénévoles. Souvent se sont des amis qui viennent mettre la main à la pâte lorsqu’ils ont du temps. Nos copains se sont aussi beaucoup impliqués dans le projet.
Propos recueillis par Mariska Desmarquis
Site internet : http://discosoupe.org/
Courriel : discosoupe.madinina@gmail.com
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