Chaque année, en Martinique, près de 300000 tonnes de déchets ménagers sont collectées. Dans un contexte de préservation de l’environnement, la valorisation des déchets apparait comme un enjeu majeur ; la gestion des déchets revêt également une grande importance au regard de la santé publique, et de la valorisation des ressources (matières premières, énergie).
Qu’entend-on par valorisation des déchets ?
D’après la loi du 13 juillet 1992, la valorisation est “le réemploi, le recyclage ou toute autre action visant à obtenir à partir des déchets, des matériaux réutilisables ou de l’énergie“. La valorisation des déchets, ou revalorisation, est donc l’ensemble des procédés par lesquels on transforme un déchet en un nouveau matériau. En clair, il s’agit d’offrir une seconde vie aux déchets ; cela s’oppose donc à la simple mise en décharge.
Différentes méthodes de valorisation existent : le recyclage, qui est la réintroduction directe d’un déchet dans le cycle de production dont il est issu, en remplacement total ou partiel de la matière première. Une bouteille cassée peut ainsi être fondue pour en créer une nouvelle.
Le réemploi, consiste à redonner à un déchet l’usage qu’il avait à l’origine. La réutilisation, quant à elle, a pour but d’utiliser un déchet pour un usage différent de celui qu’il avait à l’origine. La régénération est un procédé physique ou chimique qui redonne à un déchet ses caractéristiques premières, lui permettant ainsi d’être utilisé en remplacement d’une matière première neuve. Enfin, la valorisation énergétique consiste à utiliser les calories contenues dans les déchets, en les brûlant et en récupérant l’énergie ainsi produite pour chauffer des immeubles, produire de l’électricité, etc. C’est donc l’exploitation du gisement d’énergie que renferment les déchets.
Une politique en faveur de l’amélioration de la gestion des déchets
Depuis 20 ans, la France s’est fixée comme objectif de valoriser ses déchets. Des progrès très importants ont déjà été accomplis et, dans un contexte de tension sur les approvisionnements de matières premières, il y a un réel enjeu environnemental, social, mais aussi économique, à consommer le moins de ressources possibles.
La France s’est donc engagée à appliquer un plan d’actions gouvernemental pour améliorer la gestion des déchets. Au programme : la prévention, le recyclage, l’incinération, le stockage, et la valorisation des déchets organiques. Ce plan d’actions vise à mettre en œuvre les engagements du grenelle de l’environnement, qui fixent comme objectifs prioritaires la réduction à la source de la production de déchets, et le développement du recyclage et de la valorisation. L’objectif étant pour la France une réduction d’environ 7 % de la production de déchets ménagers au cours des cinq prochaines années, une amélioration du taux de recyclage, et une diminution des quantités de déchets incinérés.
Ce plan est donc orienté autour de cinq axes majeurs : le premier consacré à la prévention, grâce à des mesures d’information et de sensibilisation (prônant la réduction des déchets) à destination du grand public et des collectivités locales, le second consacré au recyclage (augmenter et faciliter le recyclage des déchets valorisables pour diminuer le gaspillage), le troisième concerne la valorisation des déchets organiques, le quatrième axe encadre la quantité des déchets incinérés, et enfin, le cinquième est consacré aux méthodes de recyclage des déchets du BTP.
Les méthodes de traitement des déchets en Martinique
La valorisation des déchets est également un enjeu majeur à l’échelle de l’île. En Martinique, la collecte et le traitement sont assurées par quatre EPCI, répartis sur l’ensemble du territoire : le SMITOM, la CACEM, Cap Nord, et l’Espace Sud.
La Martinique se distingue par son niveau d’équipement élevé en matière de traitement des déchets, notamment grâce à son incinérateur d’ordures ménagères, et à son Centre de Valorisation Organique dédié aux déchets verts, et à la fraction fermentescible des ordures ménagères.
Situé sur la commune du Robert, au quartier Pointe Jean-Claude, cet équipement accueille uniquement sur son site des biodéchets (déchets organiques) qui se déclinent en trois catégories : les déchets verts des collectivités et des entreprises d’espaces verts, la fraction fermentescible des ordures ménagères (restes de repas, papiers, journaux, et végétaux de petite taille), et les déchets industriels et commerciaux biodégradables.
Grâce à la méthanisation et au compostage, le Centre de Valorisation Organique permet de produire de l’électricité à partir du méthane issu de la décomposition des bio-déchets. Ce centre constitue la première unité de ce type en outre-mer, la seconde unité structurante de traitement des déchets de la Martinique (après celle de la CACEM), et la troisième unité de méthanisation de France.
Il convient donc de prendre conscience des efforts réalisés localement, tout en les poursuivant pour le bien du plus grand nombre…
Linsey MONPELAT, Pascal SAFFACHE
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