La biodiversité : un rôle essentiel
La biodiversité est l’une des plus grandes richesses de la planète ; à titre d’exemple, l’industrie pharmaceutique ne pourrait subsister sans l’apport des molécules extraites des végétaux et des animaux. Il en est de même des fibres servant à l’industrie de l’habillement, au bois pour le chauffage, la construction, la papeterie, aux graisses (végétales et animales) pour les industries alimentaire et cosmétique, etc. La biodiversité est la première des ressources naturelles.
Elle fournit l’oxygène que nous respirons, elle nourrit le bétail que nous mangeons, et elle contribue à épurer la terre et l’eau que nous polluons. La biodiversité rend donc nos terres fertiles, elle recycle nos déchets organiques, et à même un impact positif sur le climat. La biodiversité joue donc un rôle-clé dans l’environnement : contrôle des parasites, élimination naturelle de déchets dangereux ou toxiques, etc. Enfin, la biodiversité participe à la promotion des valeurs culturelles et spirituelles, et est aussi un symbole du respect de la nature.
Des menaces graves pèsent pourtant sur la biodiversité
Pour être compatibles avec le maintien de la biodiversité, les activités humaines doivent s’adapter et ne plus nuire au développement des milieux naturels ; pourtant c’est bien ce qui se passe.
En dépit de son importance reconnue, de nombreuses menaces pèsent sur la biodiversité : entre 13 et 15 millions d’hectares de forêts disparaissent chaque année, une espèce de poisson sur trois est menacée d’extinction, il ne resterait que 40000 lions en Afrique et seulement 6000 tigres dans le monde, contre 100000 environ il y a un siècle ; un huitième de la faune aviaire, un quart des mammifères, et un tiers des espèces de poissons, sont aujourd’hui menacées d’extinction. En 100 ans, 50 % des zones humides mondiales ont disparu, et depuis 1965 un peu plus de 50 % de la banquise arctique a fondu.
L’érosion de la biodiversité est aujourd’hui une réalité scientifique qui menace la diversité du vivant ; cette diminution est l’un des deux enjeux environnementaux majeurs du XXIe siècle, avec le changement climatique.
Les principales causes de cette perte de biodiversité sont : la destruction des habitats et la modification des milieux, les prélèvements excessifs et la surexploitation des ressources, l’introduction d’espèces exotiques invasives qui se développent aux dépens des espèces autochtones, le réchauffement climatique global, etc. Ces phénomènes entraînent des changements dans la structure des paysages (fragmentation ou destruction des milieux), dans la composition des communautés animales et végétales (introduction ou extinction d’espèces), ainsi que dans le fonctionnement et l’évolution des populations (modification des modes de sélection).
L’homme peut-il limiter cette perte de biodiversité ?
Si l’homme a démontré sa grande capacité de nuisance vis-à-vis de la nature, il met parallèlement tout en œuvre pour limiter ses actions nocives.
De nos jours, la communauté scientifique, les écologistes…interviennent pour limiter la perte de biodiversité ; pour ce faire, des moyens de conservation sont mis en œuvre in-situ et ex-situ.
Le premier moyen de conservation (in-situ) est la plus prisé : il requiert la création de zones de protection pour les espèces menacées (comme le gorille, l’orang-outan, et de nombreuses autres espèces animales et végétales).
Le second moyen (ex-situ), consiste en un stockage du patrimoine génétique des espèces, car chaque extinction est une perte irréparable.
L’ensemble de la vie sur terre forme un grand système, la biosphère, composé d’éléments interagissant entre eux. Ainsi, toutes les espèces animales et végétales font partie de divers écosystèmes et sont, à ce titre, des maillons indispensables de communautés complexes d’êtres vivants. Elles entretiennent des relations multiples entre elles, qui les rendent souvent interdépendantes. La disparition de l’une d’entre elles entraîne une simplification et une fragilisation de l’écosystème, voire la disparition d’espèces associées. En règle générale, plus un écosystème est diversifié, plus il est productif et stable. Les écosystèmes trop dégradés finissent par ne plus assurer leurs fonctions, ni les services qu’ils rendent aux sociétés humaines.
La réintroduction d’une espèce est une des opérations les plus appréciées. Elle consiste à introduire une espèce végétale ou animale dans une région, où elle se développait auparavant (avant sa destruction par l’homme ou sa disparition suite aux catastrophes naturelles). La réintroduction s’est révélée être un instrument efficace pour la restauration d’espèces dans leur habitat d’origine, à condition que les causes de la disparition (persécution, prélèvements excessifs, ou détérioration du biotope) aient été enrayées.
Cependant, outre l’action anthropique, la nature agit également pour pallier les perturbations qui l’affectent. La nature est-elle donc aussi vulnérable qu’on le pense ?
La biodiversité semble néanmoins se maintenir naturellement…
En dépit des nombreuses menaces anthropiques, la nature est résiliente et dispose d’importantes capacités de reconstitution en cas de dégradation ; on parle ainsi de résilience écologique. C’est la capacité d’un écosystème, d’un habitat, d’une population, ou d’une espèce, à retrouver un fonctionnement et un développement normal après avoir subi une perturbation importante. La résilience écologique est une forme de résistance : la capacité d’un système (population, écosystème) à retrouver (ou conserver) un état d’équilibre dynamique après une phase d’instabilité due à une perturbation extérieure ou interne.
Bien que résiliente, la biodiversité doit être protégée, car elle participe à l’équilibre et au bon fonctionnement du milieu…et des sociétés humaines.
Linsey MONPELAT et Pascal SAFFACHE
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