Les écosystèmes caribéens font partie des zones les plus riches en biodiversité. Ils sont indispensables à la vie quotidienne, au maintien de la qualité de l’eau, du sol, à la santé et au bon état de l’environnement. Afin d’avoir les outils de connaissance, de méthodes indispensables à la gestion des espaces naturels, l’Université des Antilles a lancé un Diplôme Universitaire Biodiversité et Espaces Naturels Caribéens (DU BIOCA) . Echange avec Fernand Sainte-Rose, responsable du Service Universitaire de Formation Continue du Pôle Martinique de l’Université des Antilles.
Vous proposez pour la prochaine rentrée scolaire 2018/2019 le DU BIOCA, quels sont les objectifs de cette formation ?
C’est un diplôme universitaire que nous avons lancé en réponse à des besoins sur l’approfondissement des connaissances sur la biodiversité et sur le développement même de l’équilibre écologique. Ces besoins viennent des agents des collectivités, en général ceux qui travaillent sur des questions d’aménagements, ils se rendent comptent qu’ils ont besoin de connaissances approfondies pour préserver certaines espèces menacées ou encore éviter de détruire des coraux par exemple. Le besoin en formation se fait donc de plus en plus ressentir, les professionnels souhaitent s’assurer qu’ils sont sur la bonne voie, qu’ils ont les bonnes pratiques et méthodes.
A qui s’adresse cette formation ?
En particulier à des professionnels qui sont liées aux questions de l’environnement, de l’écologie, de l’évolution du fonctionnement du vivant et également à des jeunes demandeurs d’emplois qui souhaiteraient se réorienter vers ce secteur. De plus en plus notre territoire est par exemple amené à recruter des brigades de l’environnement donc il est important que ces personnes puissent avoir une connaissance du terrain, des espèces introduites, du caractère endémique de certaines pour pouvoir être compétent dans leur fonction en respectant et préservant la biodiversité.
Pouvez-vous nous présenter le contenu pédagogique ?
La formation va débuter en octobre 2018 et finir en mai 2019 et elle se composera de trois grands modules :
– L’approche et dynamique de la biodiversité.
– La gestion et la préservation de la biodiversité insulaire, cela va concerner les paysages, la gestion des aires protégés, la perception et les usages.
– Les outils et les méthodes qui permettent de faire des prélèvements, d’analyser et d’étudier les différentes espaces.
Les étudiants seront amenés à présenter un mémoire à partir d’une problématique de terrain, ça peut être une qui porte sur les milieux marins ou encore la floristique de manière à approfondir leurs connaissances et produire un document qui pourra servir d’outils de pilotage.
Il y aura beaucoup de déplacement sur le terrain, car on ne peut pas faire une telle formation uniquement intramuros. Il y aura une harmonie entre la théorie et la pratique et c’est pour cela que nous avons fait appel à des spécialistes comme l’IFREMER, la DEAL, l’ONF pour toutes les questions qui concernent l’environnement. L’équipe pédagogique sera constituée d’enseignants chercheurs de l’université, mais aussi des professionnels, des ingénieurs, des différents secteurs spécialisés dans la biodiversité.
Quelles sont les modalités d’inscriptions ?
C’est un diplôme de niveau BAC +3, pour s’inscrire il faut avoir un niveau BAC +2 dans le secteur de l’environnement ou passer par la Validation des Acquis d’Expérience (VAE), c’est-à-dire qu’un professionnel qui travaille ans le secteur de l’environnement peut faire valoir ses acquis professionnels.
Les inscriptions ont débuté, tous ceux qui sont intéressés peuvent s’inscrire dès maintenant.
Le cout de la formation varie en fonction de la situation de chaque personne.
Quelles sont les débouchées en termes de métiers ?
Les débouchés vont porter sur des postes de chargés d’études ou de missions dans les collectivités, de chefs de projets, gestionnaires des aires protégés, d’animateurs de bassins, de brigadier de la mer, surveillants de fonds marins. Il y a un éventail assez intéressant.
Ce diplôme permet aussi de poursuivre ces études vers le Master Biodiversité qui est proposé sur le Campus de Schoelcher.
Pour conclure….
Je sais que ce diplôme va répondre à un véritable besoin puisqu’il a été encouragé par le Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT) qui encourage les collectivités à y inscrire leurs agents. De plus, l”actualité nous incite à comprendre l’environnement pour retrouver l’équilibre écologique.
Propos recueillis par Kaylan Fagour
Un diplôme universitaire pertinent qui devrait permettre une meilleure prise de conscience de la biodiversité martiniquaise et de l’indispensable nécessité de la préserver!