La Forêt Domaniale du Littoral (FDL), gérée par l’Office National des Forêts (ONF) couvre la moitié du littoral martiniquais. Elle s’étend sur une surface de 1 826 hectares, soit 250 kilomètres linéaires.
A l’origine les anciennes propriétés royales dites des « 50 pas géométriques »
Il s’agit d’une bande de terrain qui fait le tour de l’île, d’une largeur de 81m20. Elle correspond aux 50 pas géométriques, d’où le nom des « Pas du roi », ou « 50 pas géométriques ».
Le régime juridique de cette zone a évolué à plusieurs reprises. Les terrains naturels de la réserve domaniale des 50 pas ont été incorporés au domaine forestier privé de l’Etat par des arrêtés préfectoraux entre 1981 et 1984. Ils ont été accompagnés de procès-verbaux de remise en gestion à l’ONF en vue d’y mettre en œuvre le régime forestier et préserver le caractère naturel.
Les zones urbaines ou à habitats diffus qui font partie du Domaine Public de l’Etat ont été confiés en gestion à la DEAL, puis à l’Agence des 50 pas en vue d’y réaliser des programmes d’habitats ou d’équipements et de céder les terrains aux occupants.
Une véritable richesse naturelle pour la Martinique.
Cette forêt est particulièrement fragile et fournit au Martiniquais une barrière naturelle contre les risques de submersion et d’érosion. C’est également une composante structurante du bien être martiniquais et un atout touristique. Cette forêt participe également à faire de la Martinique un hot spot de la biodiversité.
Et pourtant, l’homme est le principal acteur de sa détérioration…
La forêt du littoral est un milieu où les pressions liées aux activités humaines sont très fortes. Les usages et occupations non autorisées ne sont pas compatibles avec les fonctions de protection de ce fin cordon littoral boisé. La construction de résidences, la mise en culture, le pâturage, la sur-fréquentation par le public, les coupes d’arbres, la circulation et le stationnement de véhicules sont autant de menaces qui compromettent le rôle essentiel de protection de la population exercé par la forêt.
Quelles actions pour endiguer ce phénomène ?
Nous recensons actuellement sur le littoral plus de 600 occupations de tout ordre et de tout nature. Nous y trouvons ainsi des habitations, des commerces, des agriculteurs, des squatteurs, des poteaux électriques, téléphoniques, des captages…
En fonction des situations, de l’histoire, des enjeux socio-économiques et environnementaux, ces occupations ont vocation soit à perdurer au travers de conventions d’occupation temporaire, soit de s’arrêter pour permettre le retour à la forêt.
Pour bien définir ce cadre sur les habitations, un accord a été signé en 2014 par l’Union des Associations du Littoral Martiniquais, le Préfet, le Sénateur Serge Larcher et l’ONF. Il définit trois catégories d’occupation
◾Lorsque les constructions ont été réalisées avant la remise en gestion à l’ONF, des conventions d’occupation temporaires de 30 ans renouvelables sont proposées aux occupants.
◾Lorsque les constructions sont plus récentes (après 1986), mais avant la fin des commissions de validation des titres (2005), des conventions d’occupations temporaires d’une durée plus courte sont proposées.
◾Lorsque les constructions d’habitations sont postérieures à 2005, des poursuites judiciaires sont systématiquement engagées.
En 2018, l’ONF Martinique a renouvelé ou mis en place près de 250 conventions d’occupation, détruit près de 9 habitations, lancé plusieurs appels à projets pour installer des activités commerciales et borné près de 10 km de Forêt Domaniale du Littoral.
La gestion et la maîtrise foncière sont importantes, afin de restituer le caractère naturel et préserver notre forêt.
Des projets de reboisements sont menés pour conforter la forêt du littoral.
Chaque année des milliers d’arbres sont plantés par l’ONF Martinique pour conforter la forêt du littoral. Les reboisements se situent sur d’anciennes occupations, sur des friches, ne connaissant pas ou peu de conflits d’usage, constituant une rupture du cordon forestier.
Les différents reboisements réalisés ont permis de reconquérir une partie de la Forêt Domaniale du Littoral. Nous avons observé également des phénomènes de régénération de la mangrove suite à des opérations de reboisement à proximité.
Le développement d’un tourisme durable, une nécessité.
L’ONF Martinique lance régulièrement des appels à projet pour installer des activités commerciales et touristiques de qualités dans les zones où ces installations sont compatibles avec la préservation des milieux. Il existe plus de 100 concessionnaires ayant une activité économique sur l’ensemble du territoire. Ces entreprises apportent un service supplémentaire aux usagers sans nuire à l’écosystème littoral.
Un enjeu d’avenir qui nous concerne tous !
A l’heure du réchauffement climatique, l’ONF Martinique amplifie son travail de reconquête des espaces naturels pour protéger notre environnement et prévenir les risques naturels. Un travail important, qui concerne quelques-uns des écosystèmes les plus fragiles de l’île. Ce projet est un véritable investissement pour l’avenir et est au service de la population.
L’ONF continue de mettre en œuvre une gestion adaptée à la préservation de ces espaces avec un développement des activités humaines respectueuses de cette forêt qui constitue notre bien commun à tous.
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