Comment nos pratiques agricoles et la déforestation modifient notre climat et menace la sécurité alimentaire des hommes et les écosystèmes. Tel est le principal sujet d’étude du dernier rapport du GIEC, rendu hier, à Genève.
Les délégations des 195 pays membres du GIEC ont examiné pendant cinq jours ce rapport à propos du changement climatique, de la désertification, de la dégradation des sols, de la gestion durable des terres, de la sécurité alimentaire et des flux de gaz à effet de serre dans les écosystèmes terrestres.
“Il est indispensable de repenser l’usage des terres et nos habitudes alimentaires” avertissent les expert du GIEC.
Selon le professeur Piers Forster, spécialiste du changement climatique à l’université de Leeds« Nous devons changer substantiellement la façon dont nous utilisons nos terres » et « Nous devons penser de manière beaucoup plus approfondie à la façon dont nous allons utiliser chaque hectare. Les terres doivent permettre de cultiver notre nourriture, fournir la biodiversité et l’eau douce, donner du travail à des milliards de personnes et capturer des milliards de tonnes de carbone », résume-t-il.
Actuellement les pays occidentaux principalement gaspillent près de 30% de la quantité de nourriture produite, en même temps que 2 milliards d’adultes sont en surpoids, avec un apport en protéines animales dépassant les recommandations nutritionnelles, et que par ailleurs, 821 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde…
Une conclusion s’impose: Réduire le gaspillage et la consommation de viande!
“Aux origines de cette situation, un système agricole et alimentaire non soutenable qui engendre déforestation et dégradation des terres. Entre 21 % et 37 % des émissions de gaz à effet de serre sont imputables au système agricole et alimentaire mondial, du champ à l’assiette. Parmi ces gaz à effet de serre figure le protoxyde d’azote, un gaz 265 fois plus réchauffant que le dioxyde de carbone sur une période de cent ans. 82 % des émissions de protoxyde d’azote sont le fait de l’exploitation des terres, en raison notamment de la sur-utilisation d’engrais de synthèse dans le système industriel : ces émissions de protoxyde d’azote ont doublé en 50 ans !” selon les Amis de la Terre, plus grand réseau écologiste mondial.
Cependant, devant la menace d’insécurité alimentaire, des solutions alternatives voient partout le jour, nous en parlons régulièrement dans Martinique 2030 et un éveil mondial semble émerger, précédant les décisions politiques qui devraient s’imposer. Car, l’humanité est à présent en état d’urgence, et les décideurs politiques pour la plupart, ne semblent pas prendre la mesure des enjeux et des risques auxquels nous sommes désormais confrontés.
Nathalie Laulé
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