Suite au Grand débat national, le Président de la République a donné quatre grandes orientations pour la suite du quinquennat afin de répondre aux demandes des Gilets jaunes. Parmi celles-ci, Emmanuel Macron observe une prise de conscience de l’urgence climatique par les Français, à laquelle il entend répondre par la création d’un conseil de défense écologique.
Suite au grand débat national, Emmanuel Macron a tenu sa première conférence de presse à l’Élysée devant 320 journalistes, jeudi 25 avril. L’essentiel des deux heures de discours et d’échanges ont porté sur la démocratie et la fiscalité en réponse à la crise des Gilets jaunes.
Toutefois, le Président de la République n’a pas fait l’impasse sur l’environnement. Il relève la mobilisation de la jeunesse depuis plusieurs semaines sur ce sujet. Et au-delà, il juge “qu’il y a une conscience citoyenne sur ces sujets qui s’est profondément transformée ces dernières années et qui va beaucoup plus vite que nombre de politiques publiques“.
En réponse, sa principale annonce est la création d’un “conseil de défense écologique“. Il réunira des ministres et des grands opérateurs de l’État. “Je présiderai (ce conseil) de manière régulière pour à la fois prendre les choix stratégiques et mettre au cœur de toutes nos politiques cette urgence climatique“, a-t-il expliqué.
La création de ce nouvel organe s’articule avec une autre annonce. “Dès le mois de juin“, sera lancée “la première mission” des 150 citoyens tirés au sort pour siéger au futur conseil de participation citoyenne. Son objectif sera de “redessiner toutes les mesures concrètes d’aide aux citoyens sur la transition climatique“.
Notant que ces aides au changement de véhicules ou de chaudières étaient souvent “trop complexes“, il a souhaité que ce futur conseil tente de les rendre “plus efficaces“. Ces citoyens pourront aussi “définir si besoin était d’autres mesures incitatives ou contraignantes et aussi des ressources supplémentaires et de proposer des financements pour ce faire“.
Une finance verte plus ambitieuse
“Ce qui sortira de cette convention, je m’y engage, sera soumis sans filtre, soit au vote du Parlement soit à référendum, soit application réglementaire directe“, a-t-il promis. Enfin, le Président a ajouté que la lutte contre le changement climatique ne peut pas se faire seulement à l’échelle nationale. Il appelle à défendre au niveau européen un prix minimum du carbone, une taxe carbone aux frontières et “une finance verte plus ambitieuse“.
Ces annonces ne s’accompagnent toutefois pas de décisions plus précises. C’est du moins ce que relèvent les ONG environnementales. Par exemple, Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, écrit sur twitter : “Plutôt que des mesures concrètes, le président annonce la création d’un nouveau comité. Décidément, le temps de l’action climatique, ce n’est pas encore pour aujourd’hui…“. De son côté, la Fondation Nicolas Hulot regrette que le gouvernement n’ait pas réalisé “le tournant social et écologique du quinquennat“.
Novethic
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