Après une première édition sur les chauves souries et un deuxième sur les araignées, le Parc naturel de Martinique a organisé jeudi dernier son troisième « bokantaj scientifique ». L’occasion pour le public présent d’être à l’écoute de la nature et plus précisément des oiseaux de l’île.
Un évènement qui s’est déroulé à proximité du Château Dubuc sur la Réserve naturelle nationale de la presqu’île de la Caravelle à Trinité. Cette matinée a été animée avec passion par Beatriz Conde, ornithologue, membre de l’association le Carouge qui a une expérience de 25 ans sur les oiseaux de Martinique. Après une conférence elle a guidée les participants pour mieux écouter et observer les oiseaux de Martinique. A l’aide de jumelle, certains ont eu la chance d’apercevoir et d’entendre une espèce endémique à la Caravelle, le Moqueur gorge-blanche…
“Notre objectif c’est de faire découvrir tout simplement la biodiversité à la population de façon simple et surtout sur le terrain. Nous avons choisi la thématique très spécifique du chant des oiseaux pour que le grand public puisse se réveiller le matin autrement et que quand il se balade dans la forêt, il puisse savoir quelles espèces on peut entendre.” nous explique Christelle Berranger, chargée de mission biodiversité au Parc Naturel de Martinique
L’avifaune de la Martinique est composée d’environ 229 espèces, 79 espèces nicheuses et 150 migrateurs. Les migrateurs font une halte dans l’île pour se restaurer et continuer leur migration vers l’Amérique du Sud.
Une physiologie propre au chant des oiseaux.
Quand un oiseau ouvre son bec et émet son chant, il exprime ou manifeste en quelque sorte un sentiment particulier. Chez les oiseaux le syrinx est pratiquement le seul appareil formateur du son. Les oiseaux peuvent accomplir des exploits merveilleux notamment l’envoi de 45 notes par seconde. Le chant de certains peut même durer plus de 7 minutes.
Les manifestations sonores des oiseaux sont des éléments de communication entre les membres de leur propre espèce dans des moments spécifiques de leur vie sociale. La plupart des chants des oiseaux sont émis par les mâles et le sont généralement depuis un perchoir bien que certaines espèces puissent chanter en vol. Les vocalises les plus complexes servent toujours aux préludes amoureux. Les autres sons servent à exprimer une menace, la peur ou un signal d’avertissements. Une fois que le mâle est en couple avec une femme, il ne chante presque plus, car la conquête est faite et loi du moindre effort prime. A la période de la mue le mâle ne chante plus.
“Les oiseaux chantent plus le matin, l’une des hypothèses émises est que l’acoustique est meilleur et la deuxième est qu’ils choisissent ce moment pour informer les autres qu’ils ont survécues la nuit, ce qui peut attirer de potentiels partenaires pour se reproduire.” selon Beatriz Conde.
Le prochain bokantaj scientifique du Parc Naturel de Martinique aura lieu en novembre.
Kaylan Fagour
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