CONTEXTE
L’adolescence se caractérise par une période de fragilité particulière et parfois par une détresse très propice aux conduites à risque.
En France, un tiers des suicidants a moins de 25 ans et, si la mortalité des jeunes par suicide est en recul depuis plus de dix ans, la France reste l’un des pays européens les plus touchés : 16% des décès de la classe d’âge 15-25 ans lui sont imputables.
L’anorexie mentale et la boulimie sont des pathologies fréquentes et dévastatrices : ces troubles des conduites alimentaires (TCA) concernent 600 000 jeunes en France et sont la 3ème maladie chronique de l’adolescence. 1 adolescente sur 3 serait concernée par des TCA.
L’usage de substances psychoactives (alcool, tabac, cannabis,…) ainsi que certaines pratiques (jeux vidéo et internet) peuvent entraîner un comportement addictif chez les jeunes avec des conséquences sur leur santé physique et psychique, leur vie sociale et affective, dont par exemple le risque de décrochage scolaire ou d’isolement social.
Enfin, la plupart des troubles psychiatriques apparait au moment de l’adolescence ou de l’entrée dans la vie adulte. Le repérage précoce de ces troubles est un enjeu majeur car il est un facteur déterminant et souvent bénéfique pour l’efficience de la prise en charge pour les patients et leurs familles.
Repérer, diagnostiquer et orienter rapidement vers des professionnels qualifiés ces jeunes, qui le plus souvent n’expriment aucune demande spontanée, permet de prévenir des crises aux conséquences parfois dramatiques et de résoudre des situations avant qu’elles ne s’enkystent et ne se chronicisent.
Intégrer des dispositifs de soins adaptés qui tiennent compte des besoins des jeunes et qui associent leurs familles, dorénavant reconnues comme des alliés par les professionnels de soin, permet de renforcer l’adhésion des jeunes, de limiter les effets délétères de la maladie et de favoriser leur guérison et/ou leur autonomisation.
Depuis plusieurs années, la Fondation de France aide à mettre en œuvre les conditions d’une plus grande réactivité et d’une accroche thérapeutique plus efficace en direction des jeunes en souffrance psychique (TCA, addictions, risques suicidaires…) en accordant son soutien pour le repérage et l’orientation précoces, l’accès et le maintien dans le parcours de soins.
OBJECTIFS
La Fondation de France soutient des projets permettant de :
- Renforcer les capacités des professionnels à évaluer les risques sous-jacents et à initier des thérapeutiques adaptées ;
- Développer de nouvelles actions permettant de repérer les situations de détresse dès leur apparition et de prendre en charge des adolescents sur la durée ;
- Renforcer l’accompagnement des familles dans la prise en charge des patients ;
- Prévenir les ruptures de soins et favoriser l’autonomie des jeunes.
QUELLES SONT LES INITIATIVES CONCERNEES ?
- Le renforcement des compétences des professionnels en lien avec les jeunes (amélioration des capacités de repérage, d’orientation vers le soin et de suivi) et de santé (expérimentation de nouvelles approches, supervision, échange de pratiques, …)
- La création ou la consolidation de partenariats ou de réseaux (renforcement de la coordination des acteurs, création ou consolidation de réseaux de soins, …)
- La création ou la consolidation d’équipes mobiles (équipes mobiles mixtes : co-pilotées par des professionnels du social ou de l’éducation, ainsi que par une équipe de soins pour aller vers les jeunes les plus en difficultés – équipes mobiles portées par des professionnels hospitaliers pour étendre et favoriser l’accès rapide aux soins)
- Le développement d’outils (outils d’évaluation des besoins des bénéficiaires, outils de suivi clinique des patients, …)
- L’accompagnement et le suivi du parcours de soins (accompagnement thérapeutique de jeunes inscrits dans un parcours de soins, dispositifs permettant de faciliter le parcours de soins et le suivi post-hospitalier des jeunes, …)
- Le renforcement du rôle de l’entourage (consultations familiales, développement de compétences psychosociales, …)
ETES-VOUS ÉLIGIBLE ?
Qui peut répondre ?
Les projets pourront être portés par :
- les services hospitaliers publics ou privés à but non lucratif qui accueillent des jeunes ;
- les structures de soins publiques, ou les établissements de santé privés d’intérêt collectif (ESPIC), pour intervenir hors leurs murs ou à distance ;
- les centres de soins en addictologie, les consultations jeunes consommateurs ;
- les structures accueillant des jeunes en difficulté (missions locales, centres éducatifs fermés, maisons d’enfant à caractère sociale, maisons des adolescents, centres sociaux, PAEJ, établissements scolaires, etc.), à la condition impérative que ce soit en partenariat avec des structures de soins, pour développer des passerelles vers les soins ou des dispositifs de maintien dans les soins ;
- les associations d’aide aux usagers et aux familles ;
- l’ensemble des territoires nationaux : métropole et DROM-COM.
QUELS CRITÈRES DE SÉLECTION ?
La Fondation de France examinera les demandes en tenant compte des critères suivants :
- la connaissance et la capacité d’identification des bénéficiaires ciblés et de leurs besoins ;
- le contexte local, faisant clairement état des besoins identifiés mais aussi des ressources existantes pour les jeunes ;
- la qualité et le degré de formalisation des partenariats proposés avec les structures de soins, notamment pour les projets visant à favoriser l’accès des jeunes aux soins ;
- la faisabilité du projet (file active, capacité d’accueil, temps nécessaire aux ressources humaines pour développer l’action) ;
- la qualité de mise en œuvre d’une évaluation de l’impact des actions sur les jeunes ;
- les cofinancements et gages de pérennité du projet.
En cas de projets de qualité égale, les projets ciblant des publics en situation de vulnérabilité socio-économique seront privilégiés.
Les critères d’irrecevabilité
La Fondation de France ne finance pas :
- les charges récurrentes ou activités habituelles des structures ;
- l’organisation de manifestations ou autres actions ponctuelles ;
- les actions de prévention, sensibilisation ou information généralistes ;
- les projets visant les jeunes en général, et pas spécifiquement les jeunes en souffrance psychique ;
- les projets d’accès aux soins n’étant pas mis en œuvre en partenariat avec une structure de soins ;
- les projets présentés par des prestataires extérieurs et non par les interlocuteurs directs et habituels des familles ou des jeunes (par exemple, un projet de formation doit être porté par la structure formée et non par le prestataire) ;
- les initiatives déjà réalisées ;
- le financement du remplacement des personnes en formation, ou des salaires des personnels pendant la formation ;
- les projets de formation sans dynamique d’équipe (formations isolées).
Tout dossier incomplet, manuscrit, ou adressé hors délais, sera refusé. Les porteurs de projets doivent impérativement justifier d’un minimum de 2 ans d’expérience auprès du public concerné.
Les structures bénéficiant déjà d’un financement de la Fondation de France sur ce programme au-delà de 2018 ne peuvent pas déposer de demande en 2018.
QUELLES MODALITÉS DE SOUTIEN ?
La Fondation de France pourra soutenir des projets pluriannuels.
COMMENT RÉPONDRE ?
L’appel à projets Santé des Jeunes est ouvert du 12 février au 4 avril 2018 avant minuit.
Attention, les candidatures s’effectuent exclusivement en ligne avant le 4 avril 2018 avant minuit.
Tout dossier adressé par voie postale ou par courriel sera refusé.
Les décisions seront uniquement communiquées par voie postale ou électronique.
Source : https://www.fondationdefrance.org/fr/sante-des-jeunes-soutenir-les-jeunes-en-souffrance-psychique
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