Plantes protectrices, plantes purificatrices, plantes d’offrande, plantes de prospérité ou plantes divinatoires, l’exposition “A la découverte des plantes magiques de la Martinique”, à la bibliothèque Schoelcher, propose une plongée dans cet univers mystérieux des plantes merveilleuses, révélé par l’ethnopharmacologue, Emmanuel Nossin.
“Derrière chaque plante, se cache une symbolique déclinée à travers des rituels, mythes, croyances, superstitions, mais aussi des envoûtements, exorcismes ou quimbois. “(Emmanuel Nossin)
Cette exposition a été réalisée à partir d’une synthèse des quatre ouvrages d’Emmanuel Nossin sur le sujet “Plantes magiques de la Martinique et des Petites Antilles” et des photographies d’André Exbrayat qui illustrent ces livres.
L’auteur analyse le rapport des populations antillaises avec les plantes rituelles sensées établir le lien entre les hommes et l’univers rituel magico-religieux. Dans l’avant-propos du livre 1, consacré aux espèces apotropaïques (qui détourne les maux), il donne tout de suite le ton de sa démarche:
“Roseau des indes, Coeur de Marie, Couronne du Christ, Palma-Christi, Verveine-Caraïbe, Sonde, Pervenche, Papaye bénie, Qui mourra saura, Lys. de l’Annonciation, Bois-Mondong, etc.etc.etc.
Comment se fait-il que ce soit toujours ces mêmes espèces que l’on retrouve peu ou prou, à l’entour des maisons des Martiniquais?
Dans l’île aux fleurs pourtant, ce ne sont pas les belles fleurs qui manquent.
Et si les Martiniquais obéissaient inconsciemment à des schémas d’organisation florale inscrits profondément dans leur mentalité?
Et s’ils ne faisaient que reproduire, sans s’en rendre compte, des modèles d’aménagement spacio-temporel enfouis dans les tréfonds de leur mémoire effacée?
C’est en cherchant à répondre à ce genre de questionnements que je me suis intéressé à ces plantes dites magiques, baptisées magico-religieuses par certains auteurs, et en commençant par celles que l’on travestit en plantes ornementales pour trôner incognito devant la maisonnée comme une barrière contre le mal…”
C’est un univers fascinant qui emporte le lecteur à travers ces pages richement illustrées et remplies de connaissances et d’histoires sur la botanique . Nous conseillons vivement la lecture de ses quatre précieux ouvrages que l’on peut trouver dans les librairies de la Martinique.
Quand à l’exposition qui donnera sans doute très envie de lire ces livres, elle est composée d’une trentaine de panneaux exposant les photos de plantes commentées. Elle est visible à la Bibliothèque Schoelcher jusqu’au 4 mars.
Nathalie Laulé
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