COP 25, le défi raté!

COP 25 CHILE MADRID 2019!

Cette nouvelle conférence pour le climat, initialement prévue au Chili, a dû être dépaysée à Madrid en raison de la grave crise sociale que traverse le pays sud-américain, pour ne pas parler de révolution sociale!

Un premier signe, s’il en faut encore, indiquant que crise climatique et crise sociale sont désormais étroitement liés, comme le prévoyait les observateurs. En effet, en même temps que plusieurs révoltes populaires secouent différents pays de la planète, les citoyens du monde entier marchent pour le climat. Démontrant ainsi à leurs responsables politiques que les gens de la rue, les populations ont compris l’urgence à agir…

Ils étaient 500 000 citoyens à marcher pour le climat dans les rues de Madrid, la semaine dernière. 196 pays réunis pour trouver des accords afin de contenir le réchauffement global en-dessous  du seuil de 2°. Mais aucune avancée significative n’a eu lieu, on parle même d’échec!

Les observateurs ont tous été très sévères à propos des atermoiements manifestés face à l’urgence climatique, notamment ceux des pays du G20, le plus gros émetteurs de gaz à effet de serre… Réseau Action Climat France, la fédération d’associations engagées dans la lutte pour le climat, parle en ces termes: “Enfin, la France, qui n’a été représentée au niveau ministériel que durant une seule journée dans la phase politique, n’a pas joué son rôle de gardienne de l’Accord de Paris. Avec une représentation minimaliste à la COP depuis deux ans, des performances nationales bien en deçà des objectifs, et après que le double-jeu de la France sur le nucléaire a mis en péril les résultats du Conseil européen, il est grand temps que la France investisse un réel capital politique sur le climat.”

Après douze jours de négociation, les grands pays pollueurs n’ont fait aucune des annonces attendues, notamment concernant l’aide aux petits pays en développement, dans leur adaptation au défi climatique. Les grands pays producteurs de carbone freinent sur l’effort climatique. On voit que l’échec des négociations est dû en somme aux désaccords financiers et économiques des pays participants.

Cependant, l’Europe a annoncé dans son plan “Green Deal”, la neutralité carbone d’ici 2050 et une réduction  des émissions de CO2, de 50% d’ici 2030. Les modalités de mise en oeuvre ne seront connues qu’en novembre 2020, lors de la prochaine COP à Glasgow. Quant à la ministre chilienne de l’environnement, Carolina Schmidt, elle a annoncé une sorte d’alliance composée de 73 nations, de régions, de villes et d’entreprises qui s’engagent vers une neutralité carbone en 2050.

Mais, les alertes des scientifiques sont formelles, il ne faut pas dépasser le seuil des 2°  de réchauffement à l’aube de 2100, sous peine d’enclencher une extinction de masse, et les calculs avant tout économiques des dirigeants du monde, n’ouvrent pas la voie ni de la prudence, ni de la sagesse. A l’heure actuelle, les engagements pris dans les “Accords de Paris” ne permettront pas d’y parvenir, et le réchauffement devrait avoisiner les 3°. Une catastrophe déjà en cours qui pourrait pourtant être contenue si les dirigeants mondiaux prenaient des mesures courageuses, à contre courant des exigences du lobby marchand.  Un décalage, un fossé immense se creusent entre  les populations mondiales en marche pour le climat et leurs représentants politiques!

Nathalie Laulé