Combien de pays sur terre actuellement peuvent se vanter de produire du bonheur ? Combien de peuples se disent heureux ? Même si la notion de bonheur est subjective, le bonheur est universellement recherché par l’humanité dans ce qu’il procure comme sensation de plénitude, de paix, de liberté, d’harmonie et de stabilité. Et si le bonheur passait d’abord par la bienveillance à l’égard de soi-même et à l’égard des autres ?
Ce que l’on fait à la Nature, on le fait à nous-même.
Dans un environnement et une nature dégradés, l’humanité peut-elle ressentir du bonheur ? Certainement pas, car le bonheur s’accompagne de la beauté, de l’abondance, de la santé et du sentiment de bien « être ». Or, l’activité humaine a mis littéralement le feu à la maison, la planète brûle de toutes parts (voir dernièrement les incendies géants déclenchés aux Etats Unis, en Amazonie, en Afrique, en Sibérie…). Les produits chimiques empoisonnent les peuples, l’air, les terres, les fleuves, les mers, durablement, générant maladies, pertes démographiques, dégénérescences et malformations. Sans parler des guerres qui déchirent les peuples et des dictatures qui piétinent toutes les luttes pour la liberté. Tout cela au nom de l’argent et du profit, deux paramètres bien humains qui ont contribué à déshumaniser la planète.
La bienveillance : disposition favorable, positive à l’égard de quelqu’un !
Dans une société bienveillante, on mettrait l’Intelligence Artificielle, l’IA, au service de l’humain, pour lui épargner la perte d’un temps précieux utilisé au travail, aux efforts exténuants. Mais ici encore on fait tout l’inverse. Notre société veut nous imposer l’IA avant que nous soyons prêts, laissant sur le bord de la route tout un pan de la population encore démunie devant le fonctionnement d’internet et de l’informatique. Ainsi, les personnes âgées ne peuvent plus faire leurs propres démarches administratives, toute l’administration française bascule vers un fonctionnement dématérialisé ultra violent et chronophage. Une dame de 73 ans, cardiaque, ayant besoin de soins, a ainsi vu sa CMU suspendue car la sécurité sociale avait besoin d’un papier pour lui renouveler et lui a fait savoir par mail alors que la dame en question n’a ni ordinateur, ni smartphone, et ne comprend pas le fonctionnement du courrier électronique. Quelqu’un lui avait créé une adresse gmail pour pouvoir ouvrir un compte dématérialisé à la sécurité sociale, sans lui expliquer le fonctionnement…
Dans une société bienveillante, avec les moyens technologiques dont nous disposons, on ne chasserait pas les automobilistes au radar pour une infraction de vitesse, non, on aurait simplement installé un dispositif embarqué qui limite la vitesse dans les zones limitées. Mais là encore, la manne financière générée par les procès-verbaux au profit de sociétés privés et de l’état passe devant l’humain.
Dans une société bienveillante, les agriculteurs nourriciers ne se suicideraient pas, dépassés par les monstres financiers qui endettent toute leur descendance et les obligent à empoisonner la population par leurs pratiques agricoles-industrielles.
Dans une société bienveillante, on ne ferait pas passer la santé financière de Big Pharma et des laboratoires pharmaceutiques avant la santé des gens. On se souviendrait des sagesses anciennes et de la pharmacie inépuisable que recèle la nature…Une humanité heureuse serait en meilleure santé !
Et il en va de même dans tous les secteurs de la vie sociale et privée. Michel Serres, philosophe, spécialiste de l’histoire des sciences, parle particulièrement de l’éducation et de l’urgence qu’il y aurait à revisiter un système devenu désuet et pesant face à des étudiants qui ont accès à toute la connaissance disponible sur terre par le réseau internet ! Dans son livre « Petite Poucette », il parle de « présomption de compétence » pour cette génération qui vient et qui a déjà dépassé, véloce et intelligente, les institutions qui nous gouvernent, et qui pourtant se meurent inexorablement d’obsolescence…. « …Ces grandes institutions, j’aime le redire, ressemblent aux étoiles dont nous recevons la lumière, mais dont l’astrophysicien calcule qu’elles moururent voici longtemps. Pour la première fois sans doute de l’histoire, le public, les individus, les personnes, le passant appelé naguère vulgaire, bref Petite Poucette, pourront et peuvent détenir au moins autant de sagesse, de science, d’information, de capacité de décision que les dinosaures en question, dont nous servons encore en esclaves soumis, la voracité en énergie et l’avarice en production. »
Michel Serres, disparu récemment, fait partie de ceux qui ont démontré que notre société humaine ne saurait survivre sans changement radical de paradigme. Et lui, démontre que les jeunes générations ont déjà basculé vers cet autre paradigme dont la bienveillance est l’un des socles.
D’ailleurs, fleurissent partout des initiatives alternatives au modèle capitaliste délétère, qui sans revenir en arrière et en ouvrant une autre voie, prouvent qu’un autre monde est possible. Des initiatives novatrices qui prennent en compte l’humain dans sa dimension de terrien et d’être naturel, loin de la violence du fonctionnement de la société actuelle. On se souvient des sagesses anciennes qui sont fréquemment abondés à présent par les découvertes scientifiques. Ces sagesses innées, émanant des forces de la nature et de l’homme, combattues par l’Inquisition, et de toute éternité par toutes les formes de pouvoir.
L’humanité n’a plus le choix entre ses deux grands penchants, le meilleur ou le pire…L’humanité est contrainte de marcher vers le meilleur d’elle-même sous peine de disparaître.
Nathalie Laulé
Références : « Petite Poucette » et « C’était mieux avant » de Michel Serres. « Le monde a tellement changé que les jeunes doivent tout réinventer : Une manière de vivre ensemble, des institutions, une manière d’être et de connaître… »
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