Des milliers de tonnes de plastiques ont été repérés mardi en pleine mer Méditerranée, entre la Corse et l’île d’Elbe. Portés par les courants, les déchets ont formé une île de plastique longue de plusieurs dizaines de kilomètres.
Des kilomètres de déchets plastiques flottant à la surface de l’eau… C’est le triste spectacle qui se tient actuellement en mer Méditerranée, entre la Corse et l’île d’Elbe en Italie. D’après France Bleu, une « île » de plastique longue de plusieurs dizaines de kilomètres a été repérée mardi 21 mai au large de la Corse. Les déchets, portés par les courants, se sont progressivement rassemblés pour former une île de déchets compacte et discontinue.
Si le phénomène est impressionnant, il n’est malheureusement pas nouveau. D’après François Galgani, responsable de l’Ifremer à Bastia, c’est même devenu chronique : « La disposition des courants fait qu’on a régulièrement de très très fortes concentrations dans cette zone-là, raconte-t-il au micro de France Bleu RCFM. Les courants enMéditerranée nord-occidentale sont organisés de telle manière que l’eau remonte le long de la côte italienne. Lorsqu’elle arrive sur le socle de l’île d’Elbe, de l’archipel toscan, elle ne peut pas passer et elle va donc s’engouffrer dans le canal de Corse. C’est la raison pour laquelle on a de plus fortes densités. »
D’après lui, le risque est d’assister à « des arrivées massives [de plastique] sur le littoral corse » en cas de conditions météo défavorables, « le vent de nord-est en été, par exemple ».
Un phénomène temporaire
Autour du globe, la pollution plastique dans les océans prend une ampleur extrêmement préoccupante : les îles de plastique sont si nombreuses qu’elles n’étonnent plus personne. Dans certaines zones, elles ont tellement grossi que l’on a dû adapter notre vocabulaire. Dans le Pacifique nord, entre la Californie et le Japon, on parle aujourd’hui de « continent de plastique » pour qualifier le gigantesque vortex de déchets flottant à la surface de l’océan.
À la différence de ces « îles dans le Pacifique ou même dans l’Atlantique, reprend François Galgani, dont les courants permanents provoquent des accumulations toujours aux mêmes endroits », en mer Méditerranée, le phénomène d’île de plastique ne dure pas : « Ce sont des zones d’accumulations temporaires, de l’ordre de quelques jours ou de quelques semaines, au maximum trois mois, mais jamais permanentes. »
En réalité, ces îles de plastique ne constituent que la partie émergée de l’iceberg. D’après les estimations des scientifiques, les déchets plastiques visibles en surface ne représentent qu’1 % de l’ensemble du plastique échoué en mer. Car dans l’océan, les déchets se fragmentent et se transforment en micros et nanoplastiques, des particules presque invisibles à l’œil nu, mais capables de parcourir des distances considérables. La semaine dernière, des chercheurs ont d’ailleurs retrouvé plus de 400 millions de fragments plastiques sur les rivages des îles Cocos, un archipel du bout du monde à 2 100 km à l’ouest de l’Australie.
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