Enlèvement d’urgence des panneaux publicitaires détériorés
Les nombreuses interpellations de « l’Arbre à Vie » concernant la dangerosité des panneaux publicitaires et des pré-enseignes individuelles n’ont pas suffit à mobiliser et à conscientiser certains maires du département.
Le cyclone DEAN a démontré que ces panneaux représentent non seulement une atteinte au cadre de vie et aux paysages mais surtout un danger pour la population. La responsabilité du maire et celle du préfet sont donc engagées en cas d’accident.
Il est important de noter que lors de l’élaboration du Règlement Local de Publicité, le groupe de travail lorsqu’il valide une ou plusieurs zones de publicité doit s’assurer que les panneaux qui y seront implantés offriront toutes les garanties nécessaires en matière d’esthétique mais surtout en matière de sécurité notamment sur les conditions de leur implantation (scellage, béton, ferraillage). Il s’agira aussi pour les professionnels de la publicité de garantir que les dispositifs publicitaires installés résistent à la pression des vents constatés en période cyclonique sur le territoire de la Martinique, pour ne pas constituer un danger pour la population. Le respect de ces dispositions doit faire l’objet d’une note de calcul établie par un organisme agréé.
Après le passage du cyclone DEAN, plusieurs communes ont mis en demeure les professionnels de la publicité de procéder à l’enlèvement des panneaux détériorés, précisant que la réimplantation de ces panneaux ne pourra se faire que dans le cadre du Règlement Local de Publicité de la commune. Dans plusieurs communes les publicitaires n’ont pas réagi à cette injonction. Il nous parait donc urgent que les maires prennent l’attache du préfet afin que l’État s’implique, et les accompagne pour obtenir l’enlèvement de ces panneaux.
Toutes les réimplantations doivent se faire dans les zones de publicité autorisées inscrites et validées dans le règlement local de publicité de la commune. Nous invitons également toutes les mairies retardataires à prendre toutes dispositions pour enclencher le processus de mise en place de ce nouveau règlement local.
La saison cyclonique n’est pas terminée et plusieurs dépressions tropicales sont annoncées, la population très inquiète devant la dangerosité de ces panneaux nous interpelle. C’est pourquoi l’Arbre à Vie attire l’attention tant des professionnels de la publicité, des services de l’État que des maires du département sur l’urgente nécessité de procéder à l’enlèvement, à l’évacuation et au recyclage de ces panneaux détériorés.
Le Président
Emmanuel MARIE-LUCE.
Il n’y aura plus d’affiches 4×3 fin 2008…?
Peut-être même plus d’affiches illégales !
Dean aura au moins accéléré un dossier qui commençait à faire un véritable consensus dans notre paysage : la pollution visuelle que représentent de véritables champs d’affiches. Une charte signalétique est en train de voir le jour grâce au Parc Naturel Régional (PNRM) et les représentants des professionnels de l’affichage. Nous devrions pouvoir compter, à la fin 2008, sur de nouveaux mobiliers et des affiches plus petites, et ce en une quantité moindre. Rencontre avec J-L Mathé gérant de la société d’affichage Aventi qui nous révèle le pourcentage des panneaux illégaux avant les dégâts du cyclone.
Après ce « consensus sur pour un affichage propre », vous devez dès janvier 2008 procéder au remplacement de l’ensemble de vos mobiliers d’affichage par de nouveaux de dimensions inférieures. Serez-vous prêt à temps ?
Ce projet de réduction de format (8m2) est, d’une part, une bonne solution pour l’intégration de la publicité extérieure dans un environnement respecté, d’autre part, elle permet d’améliorer la solidité du mobilier face à des conditions climatiques exceptionnelles.
Nous mettons tout en œuvre pour réaliser ce grand chantier dès à présent, .
Vous serez prêt à temps ?
Oui, nous devrions, à la fin 2008, avoir affectué une partie de notre parc
Pouvez-vous déjà estimer le budget que vous allez consacrer à cette refonte ?
Non. C’est un peu tôt. Car notre activité est gravement sinistrée. Les dépenses ont augmentées, les recettes baisses. Nous continuons à payer tous nos bailleurs alors que chez certains nous n’avons plus de panneaux à la suite des vents exceptionnels de Dean. Et les investissements à prévoir sont nettement plus importants puisque nous prévoyons des mobiliers plus onéreux car plus beaux et plus résistants
Ne craignez-vous une baisse de la clientèle puisque il a été décidé de stopper la pratique des affiches multiples.
Les affiches multiples ne sont pas garants de clients, au contraire ; il est sûr qu’il y aura moins de panneaux, mais cela garantira une plus grande efficacité publicitaire. De cette catastrophe, j’estime que nous en ressortons bien plus forts qu’auparavant avec des dispositifs plus résistants intégrés de meilleure façon dans un environnement qui demande aujourd’hui à être mieux respecté. Nos clients seront forcément gagnants. Ils étaient déjà très satisfaits dans le passé, ils le seront encore plus dans le cadre que nous sommes en train de mettre en place.
Il faut savoir que certains endroits étaient de véritables cloaques de publicité dans lesquels l’efficacité publicitaire était pour le moins réduite. Si, au lieu d’avoir 10 panneaux sur 30m, nous avons seulement deux panneaux, ils seront nettement plus efficaces. Un panneau solo est bien plus efficace que 4 panneaux parce le pouvoir de mémorisation est plus important
Comment se porte votre secteur d’activité en ce moment ?
Nous rencontrons des difficultés importantes. Surtout avec les collectivités et un certain nombre de personnes. Nous avons le sentiment d’avoir la tête dans l’eau et que l’on veut nous noyer. Mais, nous pensons que la situation devrait s’arranger rapidement grâce au formidable travail entrepris avec le parc naturel régional (PNRM).
Le PNRM va pouvoir faire en sorte de fédérer et aider les communes à harmoniser l’affichage publicitaire sur l’ensemble du territoire. Car chaque maire peut établir un règlement de publicité adapté à son environnement
Ont-ils une date limite pour instaurer ce règlement?
Une mairie n’a pas obligation d’instaurer un règlement local de publicité (RLP)
Les maires ont-ils l’obligation de faire respecter la loi sur l’affichage?
Le maire ayant le pouvoir de police dans sa commune, il lui appartient de faire respecter la loi, s’il ne le fait pas le Préfet peut s’y substituer.
Pour l’affichage, les enseignes et les préenseignes, il faut se référer au code de l’environnement. La loi de 1979 permet au Maire de créer un règlement correspondant aux spécificités de sa commune. Aujourd’hui, cette loi n’est pas ou peu appliquée, Certaines communes ont des règlements de publicité ; c’est le cas, par exemple, du Robert et de Rivière Salé. Ce sont des communes où la publicité est contrôlée et n’est pas excessive.
Au-delà de l’harmonisation, le PNRM et la DIREN (l’Etat) est également chargée de faire observer la charte signalétique qui, à terme, régira, en quelque sorte, la réglementation de la publicité extérieure. Tout le monde devrait pouvoir s’y retrouver : l’environnement sera respecté de meilleure façon, les professionnels devraient pouvoir travailler dans un contexte débarrassé de non professionnels. Il y aura, à terme, une plus grande professionnalisation de notre métier.
Est-ce que vous êtes en train de dire que des personnes qui n’ont rien à voir avec la profession vont, d’une façon ou d’une autre, s’en aller ?
Oui. De toute façon, à terme, il y aura obligatoirement réduction du nombre de panneaux qui entraînera naturellement un assainissement de la profession.
En termes de pourcentage, combien, selon votre estimation, y a-t-il de panneaux illégaux en Martinique ?
30%. Il y avait environ 3000 panneaux avant Dean.
Il y a beaucoup trop de panneaux publicitaires anarchiques qui viennent de certaines sociétés ou carrément de panneaux qui sont le fait de commerçants qui ont leurs propres panneaux. Et cela en grande quantité et posés de façon illégale.
Entretien Patrick Singaïny. (article paru dans Antilla N°1266 du 28/09/2007)
La semaine prochaine, nous verrons avec monsieur Fernandez, gérant de Merlin Publicité Martinique si le choix de panneau plus petit s’avère judicieux dans un environnement climatique exceptionnel, puisque depuis 1992, sa société a adopté un mobilier plus design et moins volumineux. Nous saurons qui sont ces « voyous » qui ont longtemps piraté un secteur d’activité qui, aujourd’hui, est dans l’obligation de se restructurer.
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