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Grand débat : le gouvernement retient l’urgence climatique

A l’occasion du Grand débat, les Français ont manifesté leur inquiétude face aux changements climatiques qu’ils disent percevoir dans leur quotidien. Edouard Philippe se félicite de cette prise de conscience.

Les premières synthèses du Grand débat national ont été dévoilées ce lundi 8 avril 2019. Les quelque 1,5 million de personnes qui y ont pris part se déclarent préoccupées par le dérèglement climatique. Les questions de la mobilité, s’agissant en particulier de la place de la voiture et des transports publics, ainsi que celles liées à l’énergie complètent le trio des principales préoccupations environnementales des Français.

A l’occasion de la présentation des synthèses, Edouard Philippe a retenu quatre grands axes. Le premier est une “immense exaspération fiscale”, dont il a déjà “tiré la conséquence en annulant la hausse de la taxe carbone. La deuxième est “une exigence de fraternité, qui, selon le Premier ministre, pointe l’écart entre les habitants des métropoles et ceux des zones hors des métropoles. Une révision des règles d’urbanisme, qui favorise l’étalement urbain et l’isolement, est attendue. Troisième axe : l’“exigence démocratique” qui appelle notamment une démocratie “plus représentative”. Enfin “la dernière exigence est une urgence : l’urgence climatique”, explique le Premier ministre qui voit “une bonne nouvelle” dans le fait que les “Français ne [sont] pas climato-sceptiques”.

Développer les transports publics, plutôt que de taxer le carburant

La restitution des contributions libres (dont les opinions exprimées dans les cahiers citoyens, les courriers et les emails, les comptes rendus des réunions d’initiative locale) place au premier rang des préoccupations environnementales “un consensus sur l’urgence écologique”. Celui-ci “[implique] des propositions pragmatiques sur les comportements individuels et des solutions innovantes”, estime la synthèse. 19 % des opinions exprimées sur le thème de l’environnement concernent le climat. La synthèse des débats en ligne, plus détaillée, précise que 62 % des Français “estiment que leur vie quotidienne est touchée par le changement climatique”. Le dérèglement climatique se caractérise d’abord par des vagues de chaleur et la sécheresse (24,6 %), puis par les événements climatiques (16,5 %).

Suit ensuite l’enjeu des transports, pour 17 % des Français. Il s’agit (…) de la thématique la plus citée dans les propositions spontanées concernant la transition écologique”, précise la synthèse. En outre, les actions en matière de transports sont jugées comme étant la deuxième action individuelle la plus efficace (37,5 %, derrière le tri des déchets (47,8 %)). De même, la réduction de la pollution causée par les transports est considérée comme la mesure la plus efficace pour améliorer la qualité de l’air. Aujourd’hui 37 % des contributeurs en ligne disent pouvoir se passer de leur voiture individuelle, contre 32 % qui disent ne pas pouvoir. Comment modifier le rapport à la voiture ? Pas en augmentant les taxes, estiment 55 % des Français. Les répondants privilégient plutôt l’amélioration des transports en commun, via une baisse des prix, le développement des lignes et leur rénovation.

Technologies vertes ou écologie offensive ?

L’énergie est le troisième grand thème environnemental abordé dans les contributions libres : 11 % des Français ont abordé les énergies renouvelables et 9 % la réduction de la consommation. Ces propositions sur le changement de modèle énergétique ressortent également fortement dans les réunions collectives, précise la synthèse. La synthèse du débat en ligne signale que pour 52 % des participants, il existe des solutions alternatives plus écologiques à leur mode de chauffage actuel. Mais pour utiliser ces alternatives plus écologiques, ils attendent un soutien financier et fiscal (seulement 42 % ont connaissance des aides et dispositifs pour l’isolation et le chauffage). A noter aussi que 10 % des participants au débat défendent un élargissement de l’assiette de la fiscalité écologique pour le transport aérien et maritime.

Enfin, les contributions libres montrent que les Français évoquent quatre approches pour régler les problèmes environnementaux. La première privilégie le développement de technologies et les “usages verts”. Le tri, le co-voiturage ou la voiture électrique sont des réponses adéquates pour 23 % des participants. La deuxième approche est qualifiée de “vision offensive de l’écologie” et rassemble 15 % des idées autour de l’interdiction des pesticides, la taxation des “gros pollueurs” ou la hausse de la taxe carbone. La nécessité de changer de mode de vie (moins consommer, manger moins de viande, règlementer la publicité, interdire l’obsolescence programmée) et de limiter l’empreinte de l’Homme sur la Nature (protéger la biodiversité, reboiser, protéger les animaux) sont les deux dernières approches pointées par les Français.

In https://www.actu-environnement.com/

 

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