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Démission de Nicolas Hulot, la prise de conscience citoyenne.

La démission du Ministre de la Transition Ecologique et Solidaire en direct de la matinale de France Inter, a provoqué un électrochoc dans l’opinion publique française et génère une mobilisation citoyenne sans précédent autour de la question environnementale et spécialement autour de la lutte contre le réchauffement climatique…

Mardi 28 août, le Ministre d’Etat, Ministre de la Transition Ecologique et Solidaire, Nicolas Hulot annonçait très ému, en direct de France Inter,  sa décision de quitter le gouvernement, sans en avoir préalablement informé le Président de la République: « …Est-ce que nous avons commencé à réduire l’utilisation des pesticides ? La réponse est non. Est-ce que nous avons commencé à enrayer l’érosion de la biodiversité ? La réponse est non. Est-ce que nous avons commencé à se mettre en situation d’arrêter l’artificialisation des sols ? La réponse est non….Je vais prendre pour la première fois la décision la plus difficile de ma vie. Je ne veux plus me mentir. Je ne veux pas donner l’illusion que ma présence au gouvernement signifie qu’on est à la hauteur sur ces enjeux-là. Et donc je prends la décision de quitter le gouvernement… »

Ainsi, après avoir connu plusieurs déceptions politiques sur des questions cruciales comme le Glyphosate et la transition énergétique,  Nicolas Hulot a annoncé clairement qu’il ne voulait plus être la caution verte d’un gouvernement pour qui les questions environnementales ne représentent pas la priorité !

Nicolas Hulot en « homme libre » dixit le Président de la République, fait fi de toutes les conventions en annonçant publiquement en direct sa démission….

Léa Salamé et Nicolas Demorand, les journalistes qui animent la matinale de France Inter, quant à eux, n’en reviennent toujours pas de ce moment unique de surprise sur un direct en radio, ils sont revenus sur ce qu’ils ont appelé « L’interview testament de sa vie politique ». « C’est sans doute le moment de radio le plus fort que j’ai vécu…C’est-à-dire le moment de la surprise, le truc n’est pas verrouillé, c’est totalement sincère. Vous avez un homme qui dit sincèrement je ne peux pas continuer, je suis trop seul, je n’y arrive pas… C’était un moment de grâce, un moment unique» se souvient Léa Salamé. Nicolas Domorand quant à lui avait senti en posant sa question que quelque chose ne tournait pas rond: « La première question portait sur l’été catastrophique sur le plan climatique…La question était Nicolas Hulot pouvez-vous m’expliquer rationnellement pourquoi ce n’est pas la mobilisation générale ? Et il a répondu « Non je ne peux pas vous répondre rationnellement »… Et dans ces moments-là on se dit, tiens à une question simple, une réponse directe, il se passe quelque chose ». En effet, le Ministre n’avait pas prémédité d’annoncer sa décision pendant ce direct sur France Inter et comme les journalistes et les auditeurs, son entourage a été plus que surpris!

Les réactions de toutes parts, celles des politiques et surtout celles des ONG ne se sont pas fait attendre dans la presse dont plusieurs appellent à une prise de conscience citoyenne.

« L’écolo préféré des français » comme le nomme l’Humanité du 29 aout provoque un électrochoc des consciences citoyennes !

En effet, les réseaux sociaux se sont mis aussitôt à relayer les réactions et les projets de mobilisations citoyennes qui ont fait suite à cette annonce. Dès le 30 août, 10 associations écologistes et ONG, dont La Fondation pour la Nature et l’Homme, Agir pour l’environnement, France nature environnement, Générations futures, Les Amis de la Terre, Réseau sortir du nucléaire, l’Action des citoyens pour le désarmement nucléaire, l’Association pour la protection des animaux sauvages, Virage énergies et la Société nationale de protection de la nature réagissant, à la démission du ministre d’Etat, lançaient un appel à Emmanuel Macron dans une tribune publiée sur France Info dans laquelle ils dénoncent « La superficialité de l’engagement écologique d’Emmanuel Macron ».

« Notre planète souffre et il est urgent d’agir. Ne perdons pas de temps. »

Dans la foulée, l’organisation citoyenne AVAAZ, lançait une pétition en ligne à l’attention du Président de la République, contre la résignation : « Ne sacrifions plus l’écologie », dans laquelle ils demandent « “Faites de l’environnement la priorité N°1 du gouvernement avec: une diplomatie engagée pour une politique mondiale à la hauteur des enjeux, une interdiction le glyphosate au plus vite, la mise en oeuvre du Plan Biodiversité, la fin des coupes budgétaires affectant la protection de l’environnement, un objectif de 100% d’énergies renouvelables, une limitation drastique du poids des lobbies. » 

Une marche pour le climat partout en France…

Et comme pour répondre au vibrant appel du ministre à propos de la disparition de la biodiversité, lancé lors de son discours à l’Assemblée Nationale le 21 mars 2018, la mobilisation citoyenne enfle partout en France (voir notre article) avec en premier lieu une marche pour le climat dès la rentrée, le 8 septembre prochain.

 « Tout seul je n’y arriverais pas !…Je veux avoir un sursaut d’indignation et de réaction parce que l’humanité a une communauté d’origine avec le vivant et une communauté de destin avec le vivant. J’ai besoin de chacun d’entre vous ! » (Extrait du discours de Nicols Hulot à l’Assemblée Nationale)

 

Nathalie Laulé

 

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