Valoriser les richesses humaines au sein des collectifs en suscitant le travail en dynamique participative dans les équipes et en faisant la connexion entre l’identité d’un collectif et son impact sur le vivant, tel est l’objectif de Kaleidosphère. Echange avec sa fondatrice Claudine Saint-Martin Zozor.
Vous accompagnez les entreprises et les associations, vers la gouvernance horizontale en quoi ça consiste ?
On arrive à un moment où toutes les choses sont en train de se décentraliser, c’est par exemple le cas de la monnaie, il en existe des alternatives, digitales qui naissent. On a aussi du côté de l’alimentation tout ce qui est permaculture et jardin, ce sont aussi des décentralisations et du côté humain tout ce qui est organisation de la société, là aussi il ya des propositions pour que le pyramidale soit de moins en moins pyramidale et de plus en plus horizontale. Le but est de favoriser le collaboratif et surtout le partage d’idée ainsi que l’intelligence collective. A partir du moment où on est dans une organisation qui est très pyramidale donc très liée à la décision d’une personne, cela limite la communication transversale. Or c’est cette dernière qui permet d’avoir plus d’idée, d’avancer plus vite. Il y a pleins de gens qui se sont rendu compte de cela partout dans le monde et qui essaie d’oeuvrer dans ce sens-là pour permettre qu’émerge plus facilement les idées aux contacts des uns et des autres.
Pour cela vous organisez des ateliers ?
Oui tout à fait, j’organise des ateliers qui s’appelle “ré apprendre à collaborer”, car il y a des cadres de collaborations qui permette d’améliorer vraiment la communication pour que les égos des uns et des autres ne soient pas les plus forts, souvent dans les réunions ou les projets ce sont souvent des guerres d’égos ce qui nuit à l’intelligence collective et à la créativité. L’idée est de proposer un cadre de travail, qui est plus sécurisé, car il y a tout un processus dans l’organisation des réunions et même l’organisation générale pour que chacun puisse exprimer sa créativité et qu’on puisse travailler en intelligence collective.
Nous travaillons avec tout type d’organisations. Il y a des associations qui ont fait appel à moi pour fluidifier leur organisation interne. Je travaille aussi sur le projet de la Kaz zéro gaspi qui va se faire en novembre, nous essayons de poser un cadre complètement collaboratif pour l’organisation entre la CACEM et les associations afin que les idées puissent circuler et que ce soit une inter-organisation de co-organisation.
Je travaille également avec le Réseau Entreprendre, pour faire évoluer la posture des jeunes entrepreneurs et avec l’association GERME qui réunit les managers.
Est-ce que vous avez un conseil pour favoriser l’esprit collaboratif ?
Il y a des outils collaboratifs, j’en utilise différent et il y a aussi une partie posture, il ne faut pas négliger cette partie.
Dans son quotidien ne serait ce qu’à son travail sa posture c’est très important, surtout si on est décideur, manager, si on a une équipe. Ce qu’on va faire passer va être primordial. Il faut être plus ouvert et bien veillant pour que puisse émerger la créativité de chacun. On pousse beaucoup à l’auto-organisation, à la prise d’initiative pour que chacun soit de plus en plus responsable au sein de son organisation.
Observez-vous une évolution en Martinique ?
Je n’ai pas de vue d’ensemble, mais au sein des organisations pour lesquelles j’ai travaillé, j’ai vu une évolution dans les postures, notamment ne pas avoir peur de prendre des initiatives, car on a souvent peur d’être jugé. L’idée c’est que si on va vers l’auto organisation dans la prise d’initiative , il ne faut pas obligatoirement juger tout de suite mais accepter l’erreur pour évoluer.
Quels sont les avantages ?
Cela permet de travailler en convivialité, le fait d’être moins dans le jugement, permet à chacun de s’épanouir et d’évoluer individuellement, ce qui favorise l’évolution collective. On est obligé de passer par là pour qu’individuellement et collectivement on puisse tous évoluer.
Quels types de difficultés on peut rencontrer ?
C’est souvent pour les managers ou pour les responsables d’équipes, le fait de s’accrocher à son pouvoir et du coup c’est difficile, car il faut que quand on est dans cette position qu’on apprenne à lâcher justement pour faire évoluer ensemble. Sinon c’est comme quand vous avez dans une chaine un maillon qui est plus faible et si vous n’êtes pas bienveillant avec ce maillon plus faible qui connait moins de choses, ça ne fonctionne pas. Le rythme est quand même donner par le maillon qui veut progresser, mais qui n’a pas encore les outils.
Propos recueillis par Kaylan Fagour
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