La Martinique possède une biodiversité très riche, mais comment pouvons-nous l’utiliser pour notre bien-être ? Rencontre avec Stéphanie Morin, Dr en toxicologie et Présidente de l’association Biodivma
Pouvez-vous nous présenter votre association?
Biodivma, c’est l’association pour le mieux-être par la biodiversité. Notre nom a été choisi pour biodiversité martiniquaise et autre, puisque bien sûr la biodiversité est présente sur toute la planète et en tant qu’être humain nous en faisons partie.
C’est une association toute jeune que j’ai fondée en 2015 et qui a pour objectif de s’intéresser à tout ce qui concerne les ressources de la nature et qui peuvent nous aider à nous sentir mieux.
Quels types d’actions menez-vous ?
Nous organisons des évènements pour tous types de public dans le but de sensibiliser, informer, mais aussi apprendre comment utiliser les éléments de la nature. Nous proposons les rendez-vous éco’pratique qui se déroulent durant 2 heures autour d’une thématique principale comme par exemple l’aloe vera. Nous montrons aux participants qu’une seule ressource peut nous permettre d’accéder à plusieurs domaines, à plusieurs bienfaits.
Nous avons également une partie recherche et développement basée sur la prévention. Dès qu’on pense nature, on pense sans danger alors qu’il y a des précautions à prendre comme pour toutes les substances chimiques, naturelles ou non. Nous nous intéressons à la caractérisation des substances qu’il y a dans la nature, pour pouvoir justement les utiliser pour nous.
Que faites-vous au niveau de la prévention ?
En termes de prévention, lors des évènements, nous commençons par une conférence au cours de laquelle nous présentons l’origine, les molécules ainsi que les différents usages, de façons accessibles à tous. Nous terminons toujours avec une partie consacrée à la toxicité et la prévention où on explique les doses, les interactions médicamenteuses… Par exemple, nous avons fait une animation sur le thème des agrumes et il y avait beaucoup de participants qui ne savaient pas que le pamplemousse pouvait inhiber une enzyme et donc qu’il faut faire attention avec certains médicaments.
Sur notre page Facebook, on retrouve toujours une petite phrase « attention » et on incite à demander conseil avant tout usage. La nature est bien généreuse, mais il faut quand même la respecter et savoir comment l’utiliser.
De plus, on sensibilise aussi à l’importance du développement durable et de la sauvegarde de l’environnement, car on estime qu’on prend ce qu’on veut dans la terre notamment les végétaux par exemple, donc qu’il faut pouvoir également agir pour les préserver et les conserver afin que certaines espèces ne disparaissent pas. D’ailleurs lors des rendez-vous éco’pratique, on donne parfois des plants car il faut penser au cycle de développement. Que ferons-nous s’il n’y en a plus ?
Est-ce que vous intervenez dans les écoles ?
Nous avons prévu de faire un partenariat avec les écoles primaires et avec un lycée agricole pour l’aspect production, conservation et transformation.
Par contre, nous avons une collaboration assez forte avec les étudiants qui sont en licence pro bio technologie. Nous avons eu une stagiaire qui nous a accompagnés dans le développement d’un produit pour l’hygiène bucco-dentaire à base de ressources naturelles locales. La prise en compte de l’impact sur le bien-être est importante puisqu’on sait que la santé bucco-dentaire est impliquée dans toute la santé générale.
Abordez-vous la partie médicinale ?
La partie médicinale est abordée vu que c’est une propriété des plantes, mais nous ne parlons pas de traitement thérapeutique, nous ne sommes pas médecin. Il faut faire attention quand on parle des propriétés médicinales, il faut toujours être conseillé par un professionnel de santé. La partie médicinale nous intéresse, car elle permet de prendre soin de soi et d’avoir une bonne hygiène de vie. C’est un des aspects qu’on veut développer : Prendre soin de soi plutôt que se soigner ! Nous pouvons parfois agir en amont. De plus, il faut savoir que dans une plante, il y a beaucoup de molécules actives. Il faut donc être rigoureux et faire attention aux différents modes de préparation et aux doses utilisées.
Vos projets…
Nous souhaitons développer des collaborations avec les écoles. Et puis, bien sûr on va proposer des projets prenant en compte toutes les étapes de transformation et de distribution.
Que diriez-vous pour conclure ?
Notre association veut participer à une meilleure compréhension de la nature qui nous entoure afin de mieux-vivre ensemble. Nous ne faisons pas de moralisation, mais pensons que de façon, raisonnable et solidaire nous pouvons favoriser notre mieux-être grâce à la biodiversité. Nous invitons donc toutes les personnes intéressées à nous rejoindre. Nous serons ravis de partager des connaissances et des compétences à ce sujet.
Propos recueillis par Kaylan FAGOUR
Mail : biodivma@gmail.com
Facebook : www.facebook.com/Biodivma/
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